La réforme du secteur de sécurité en Sierra Leone
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Paris 1Disciplines:
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Le Royaume-Uni conduit depuis 1997 une réforme des organisations sierra-léonaises faisant partie du «secteur de sécurité» : police, armée, justice, services de renseignement. Cette "réforme du secteur de sécurité" (SSR) n'aurait pas été possible sans la création d'un nouveau ministère à Londres, chargé du développement, le DFID, qui a produit le label SSR dans le cadre d'une lutte bureaucratique interministérielle pour le contrôle du territoire de la coopération militaire. Le Royaume-Uni s'est saisi de la Sierra Léone comme d'un nouveau laboratoire pour tester la SSR. Ce faisant, on observe un phénomène de « circulation bureaucratique », des organisations britanniques projetées en Sierra Léone transforment ou créent de nouvelles organisations sierra-léonaises, qui sont différenciées organisationnellement et adoptent des pratiques propres aux bureaucraties. Alors que certains auteurs sur le politique en Afrique invitent à regarder derrière la « façade» étatique, cette thèse souligne que la « façade» bureaucratique ainsi renforcée par les Britanniques compte, et mérite qu'on s'y arrête et l'étudie. Ainsi, cette façade a des effets de réalité: plus grande capacité de dissuasion des forces de sécurité; créolisations, avec des pratiques hétérodoxes au regard du projet de réforme britannique; renforcement du légal-rationnel au détriment du patrimonial; et plus grande autonomie du secteur de la sécurité vis-à-vis du politique. Pourtant, la difficulté croissante de la police à gérer les violences politiques à partir de 2009 montre que le retrait progressif des Britanniques réduit la portée du « contrôle expatrié objectif» mis en place pendant la réforme.