Les agriculteurs et la politique : [thèse soutenue sur une ensemble de travaux]
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The research is focused on certain key areas in order to elucidate the decision processes inside French agriculture and in its external relations. The agricultural arena has been dominated by two questions : unity and modernization. The "corporation paysanne", created by the Vichy regime, achieved this unity which was perpetuated after the war by a socialist minister. Coming from the main pre-war union, its leaders returned in strength in 1946. On the other hand, the new teams, instated in the ministry of agriculture in 1940, withdrew after 1944. Agricultural elites are a relatively enclosed group, less fluid than others, such as the members of ministerial cabinets. Modernization dates from the 1880s. All ministers, whether right-wing, radical, "vichiste", socialist or Christian-democrat, pursued this goal. The agricultural world was the object of political competition. In the years after 1880, the problem was to know whether it would take to republicanism or not. Some unionists favoured this development, others resisted, while some lead insurrections against the authorities. In 1938, they tented to pacifism. During the occupation, they tried to thwart the Germans. In 1954, they welcomed the agricultural policy of Pierre Mendes France and were able, in 1972, to exploit their influence as rural pressure groups in order to obtain a new cooperative status.
Abstract FR:
Le but est de mettre en valeur quelques "lieux" privilégiés expliquant le processus décisionnel à l'intérieur du monde agricole et dans ses rapports avec l'extérieur. Le monde agricole est dominé par deux problèmes : l'unité et la modernisation. La Corporation paysanne, créée par le régime de Vichy, réalisa cette unité, maintenue à la Libération par un ministre socialiste. Ses dirigeants, issus du syndicalisme majoritaire d'avant-guerre, revinrent en force dès 1946. Au Ministère, au contraire, de nouvelles équipes arrivent qui ne "survivront" guère. Les élites agricoles forment un groupe restreint qui, par rapport à d'autres, les membres des cabinets ministériels, par exemple, est peu mobile. La modernisation est mise en route dès 1880. Tous les ministres, qu'ils soient modérés, radicaux, "Vichistes", socialistes ou démocrates-chrétiens tendent vers le même but. Le monde agricole est aussi un enjeu politique. Dès 1880, il faut savoir s'il va adopter la République. Ceertains syndicalistes y poussent, d'autres freinent, d'autres encore mènent des actions violentes contre les pouvoirs publics. En 1938, ils sont plutôt pacifistes et, durant l'Occupation, tentent de contrecarrer les autorités allemandes. Ils accueillent favorablement la politique agricole de Pierre Mendes France et joueront le rôle de puissants groupes de pression pour obtenir un statut de la coopération qui leur conviennent.