thesis

L'euroscepticisme au sein du Parti conservateur britannique : 1992-1997

Defense date:

Jan. 1, 1998

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Abstract EN:

The signature of the treaty on European Union in 1992 brought about opposition within the conservative party to political and monetary union and more broadly to the European policy of the conservative government. The group of conservative MPS, who voted against the ratification of the treaty, despite their own party's instructions, gained increasing and unprecedented influence over the development of European policy during John Major's second period in office from 1992-7. The parliamentary rebels, termed eurosceptics by the press, could draw on a wide range of resources and seize a number of opportunities. In particular, they took advantage of the small and declining parliamentary majority to pursue their agenda. By 1995 eurosceptics within the party had developed all the characteristics of a faction. Ultimately they sufficiently damaged the authority of the prime minister, to force him to resign the leadership of the party in June 1995 and hod an election to restore his authority. The May 1997 general election confronted John Major with the power of this eurosceptical mobilisation within his own party. The conservative defeat and John Major's subsequent resignation as leader, paved the way for william hague to pursue a new and explicitly more eurosceptic policy. On the whole, the case of the Conservative party shows that the eurosceptic discourse, relying on the thatcherite values of economic liberalism and national independence, is based on the three principles of nationalism, democracy and liberalism. In challenging the left-wing cleavage, which usually structures political parties, euroscepticism finally appears as a combination of national "primordialism" and party "fundamentalism".

Abstract FR:

Le traité d'Union européenne signé en 1992 a donné naissance, au sein du Parti conservateur britannique, à un courant d'opposition aux principes d'union politique et monétaire et à la politique européenne du gouvernement de John Major, élu en avril 1992. Initie par un groupe de députés qui ont voté contre la ratification du traité malgré les consignes de leur propre parti, ce mouvement a acquis une force sans précédent dans l'évolution de l'idée européenne au sein du parti. Disposant de ressources considérables, ces rebelles parlementaires, également désignés par la presse sous le nom d'eurosceptiques, ont profité de la position difficile du gouvernement, accrue par la courte majorité parlementaire, pour mettre en oeuvre une série de stratégies qui ont donné lieu à une mobilisation dont les effets seront destructeurs pour l'organisation partisane. Souffrant d'une crise de légitimité, le premier ministre se verra contraint de provoquer en juin 1995 une nouvelle élection du leadership du parti pour réaffirmer son autorité. Les élections générales de mai 1997 représentent la défaite de John Major devant la puissance de la mobilisation eurosceptique qui réunit depuis 1995 toutes les caractéristiques de la faction. L'alternance a aussi donné lieu à la victoire, dans l'opposition, des attitudes eurosceptiques qui trouvent désormais un représentant sous les traits du nouveau dirigeant du parti et fidèle partisan de Margaret Thatcher, William Hague. Fondé en effet sur les valeurs thatchériennes du libéralisme économique et de l'indépendance nationale, le discours eurosceptique s'articule autour de la défense du nationalisme, de la démocratie et du libéralisme. Remettant en cause le clivage gauche-droite qui structure habituellement les partis politiques, l'euroscepticisme, qui revêt par ailleurs des formes variées, apparait globalement comme une combinaison de "primordialisme" national et de "fondamentalisme" partisan, comme le suggère le cas du Parti conservateur britannique.