thesis

Projets et pouvoirs dans les villes européennes : une comparaison de Marseille, Venise, Nantes et Turin

Defense date:

Jan. 1, 2002

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Institution:

Rennes 1

Disciplines:

Authors:

Abstract EN:

Big cities are usually presented as the great winners of the cross effects of globalisation, European integration and the reshaping of national States policies. They are also frequently presented as places where the main current public problems are concentrated and as the scale at which these problems should be adressed. However, we know little about the way a collective action capacity is actually emerging in cities. We also know little about the institutionalisation process of cities as political spaces where different actors, groups and institutions are recognising each others, are identifying common stakes and are building up collective answers to those stakes. This is the question this thesis tried to adress on the basis of a vast qualititative field inquiry (174 interviews) led in four cities (Marseille,Venice, Nante and Turin). This work tries to show how large projects -regeneration projects or planning projects- have contribued that institutionalisation process, notably because they are activating and stabilizing social interactions networks involving a large variety of actors, groups and institutions. I was able to show with this work that, in certain conditions, despite the proliferation of actors involved in urban policies, despite the pluralisation and the fragmentation of urban government systems, a capacity for collective action and a political capacity for coordination can emerge in cities. The analysis of those projects enabled me to reveal a two-sided process of institutionalisation. The institutionalisation of cities as political spaces and as scales of the emerging of a collective capacity of action proceeds, on one hand, from the rise of a political and institutional leadership able to give sense to the action of a diversity of urban networks and to coordinate their action. But it also proceeds from the multiplication of social interactions between actors, groups and insttutions in few determinated, iterative and open project-making processes.

Abstract FR:

Les grandes villes sont souvent présentées comme les gagnantes des effets croisées de la globalisation, de la construction européenne et de la recomposition des Etats nationaux. On les désigne tout aussi souvent comme les lieux où se concentre la majorité des problèmes publics de notre temps et à l'échelle desquels doivent se concevoir les réponses à ces problèmes. En revanche, on connaît peu de chose sur la manière dont une capacité d'action collective se reconstitue dans les villes et sur le processus d'institutionnalisation des villes comme espaces poltiques au sein desquels des acteurs, des groupes et des institutions se reconnaissent mutuellement, reconnaissent des enjeux communs et consruisent des réponses collectives à ces enjeux. C'est à cete question que cette thèse tente de répondre sur la base d'une vaste enquête empirique (174 entretiens) menées dans quatre villes (Marseille, Venise, Nantes et Turin). Ce travail montre comment des grands projets de requalification et de planification urbaine ont pu participer à ce processus d'institutionnalisation d'une capacité d'action collective dans les villes, notamment parce qu'ils activent et stabilisent des dispositifs d'interactions sociales impliquant une pluralité d'acteurs, de groupes et d'institutions. Ce travail a permis de montrer que, malgré la prolifération des acteurs impliqués dans les politiques urbaines, malgré la pluralisation et la fragmentation des systèmes de gouvernement urbain et la complexification de l'action publique urbaine, une capacité collective d'action et une capacité politique de coordination peuvent, dans certaines conditions, se reconstituer. L'analyse de ces projets fait apparaître un processus d'institutionnalisation à deux dimensions. L'institutionnalisation des villes comme espaces politiques et comme lieux de constitution d'une capacité d'action collective procède, certes, de l'affirmation d'un leadership politique et institutionnel capable de donner du sens à l'action d'une pluralité de réseaux et de coordonner leur action. Mais elle procède également de la démultiplication des interactions entre acteurs, groupes et institutions dans le cadre de processus de projet relativement ouverts et qui ne sont que partiellement déterminés, dans leurs formes et leurs résultats, par l'autorité politique.