Abstract FR:

Ce travail tente d'appréhender la problématique de la construction des identités nationales au travers de l'histoire sociale d'une élite politique. La réflexion s'articule autour d'une étude de cas : celle des populations mélanésiennes de Nouvelle-Caledonie. La thèse postule ainsi le rapport étroit entre l'émergence de nouvelles couches sociales et la revendication d'une identité kanak à partir du milieu des années soixante-dix. La compréhension de la construction de cette identité politique nouvelle relève de l'examen de trois processus sociaux. La première partie revient sur les conditions de la mobilisation politique en milieu mélanésien depuis 1946. La seconde retrace les trajectoires individuelles des 125 élus territoriaux mélanésiens depuis 1946 et revient sur les conditions sociales et politiques de leur recrutement. Enfin, la troisième partie aborde la question de la légitimation politique. Elle montre combien la revendication d'une "coutume" ne peut être ni comprise comme le résidu d'une culture passée, ni réduite a une idéologie instrumentalisée par des élites.