thesis

De l'utopisme au possibilisme : une analyse temporelle des trajectoires mexicaines et chiliennes, 1970-1996

Defense date:

Jan. 1, 1997

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Abstract EN:

From Mexico to Chile, politics is no longer a question of certainty, of clear views and visions of the future. In these two countries, the emergence of a political temporality involving a fixed horizons of expectation, and a renewed focus on the present, all bear witness to a reconfiguration of political discourse and action, a new vision of the world. The transformation in perceptions of time conceals a more essential change. In fact not only a whole vocabulary but also a grammar is disappearing. The political phrasing which existed in past decades, and which revolved around terms that referred to revolution and to the state, is being replaced by a language whose primer is made up of democracy and the market, concepts that involve a fixed temporal horizon. Without forgetting significant nuances and contrasts between individual cases, one can see the emergence not of a new paradigm but of a politics of the possible, that is more concerned with an ethics of consequences than an ethics of convictions. The contrasting political paths of Mexico and Chile demonstrate both the importance and the limits of the transformations taking place in Latin America. They bear witness to the disappearance of the grand maximalist, historicist and utopian theories and their replacement by more pragmatic and possibilist policies. Politics is ceasing to be a utopian technique and becoming a fragmentary one, a kind of discourse and action that no longer refer to teleological models but rather remains open to the play of possibilities. Economic policies, buttressed by paradigms that were conceived as modelos para armar, have given way to less rigid approaches. The trajectories of the countries examined here confirm that the transformation currently under way cannot be reduced to a simple paradigm-shift that could be summarised as simply a passage from the noble savage to the good democrat or from the good revolutionary to the good free-marketeer.

Abstract FR:

Du Mexique au Chili, la politique est devenue autre chose qu'une question de certitudes, de vues et de visions claires de l'avenir. Dans ces deux pays, l'émergence d'une temporalité politique à horizon limité, le brouillage des horizons d'attentes et le recentrage sur le présent, témoignent d'une reconfiguration du dire et du faire politique, d'un changement de vision du monde. Aussi, le basculement temporel ne fait-il que sous-tendre un changement plus conséquent. C'est en effet tout un vocabulaire mais aussi une grammaire qui désormais s'effacent. Au phrase politique des décennies passées, articule autour des vocables de révolution et d'Etat, succède un langage dont la démocratie et le marché, concepts à horizon temporel limite, forment désormais l'abécédaire. Avec des nuances et des contrastes importants, l'on assiste non pas à l'émergence d'un nouveau paradigme mais à celle d'une politique du possible, davantage soucieuse d'éthique des conséquences que d'éthique des convictions. Les trajectoires politiques contrastées de ces deux pays illustrent à la fois la portée, mais aussi les limites, des transformations en cours en Amérique latine. Elles témoignent d'un effacement des grandes théories maximalistes, historicistes et utopistes au profit de politiques plus pragmatiques et possibilistes. La politique devient une affaire de technique fragmentaire et non plus de technique utopique, un faire et un dire non plus référence aux modèles téléologiques mais davantage ouvert aux jeux des possibles. Aux politiques économiques, arc-boutées sur des paradigmes conçus comme autant de modelos para armar, ont succédées des approches moins rigides. Les trajectoires des pays étudiés corroborent ainsi que la transformation contemporaine ne se réduit nullement à une simple permutation de paradigme qui se résumeraient au seul et simple passage du bon sauvage au bon démocrate ou encore du bon révolutionnaire au bon libéral.