La politique étrangère grecque face au Conflit israélo-arabe : 1947-1990
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Despite solid links with the west, especially with the United States (pro-Israel since the start of the arab-israeli conflict), Greece adopted a pro-arab policy. Linked with this policy was the future of part of the Hellenic diaspora in the Middle East. The determining factors were : the presence of many Greeks in Arab countries (Egypt, Syria, Lebanon), the peaceful secular coexistence between islam and the eastern Greek orthodox patriarchates -whose flocks were mostly arabs- and the problem of Cyprus between 1954 and 1958, then from 1974, on which Greece expected arab support in the UN. Against unfavorable western policies. Accession to the eec did not change these last policies at all. Further, Greece's partners expect it to align itself with policy laid down under European political cooperation : the European parliament tried in vain to exercise pressure on the Greek socialist party for "de jure" recognition os Israel. Even after the vicory of the conservative party in the parliamentay election of April 1990, the burden of Cyprus continued to determine Greek foreign policy. Greece only recognises Israel "de jure" within its 1967 borders, as it only recognises a Cypriot state within its pre-1974 borders. Moreover, in the absence of internal political debate which might refer to an antisemitic past in Greece (the Greek authorities and church did their utmost to save Greek jews during the nazi occupation), Greek leaders were able to pursue pro-Arab policies with less hesitation than some of their European counterparts. On the other hand, factors which several analysts consider very important in determining the foreign policy of some EEC countries (Arab oil and Palestinian terrorism), do not appear to explain the case of Greece.
Abstract FR:
Malgré ses liens solides avec le monde occidental, surtout avec les Etats-Unis (pro-israéliens dès le début du conflit israélo-arabe), la Grèce adopte plutôt une politique pro-arabe. A cette politique était lié l'avenir d'une partie de l'hellénisme du Moyen-Orient. Les facteurs déterminants furent : la présence de nombreux Grecs dans des pays arabes (Egypte, Syrie, Liban), la coexistence pacifique séculaire entre l'islam et les patriarcats grecs orthodoxes de l'Orient -dont les ouailles sont pour la plupart des arabes- et le problème de Chypre entre 1954 et 1958 puis à partir de 1974 pour lequel la Grèce attend la solidarité arabe au sein de l'ONU. Face aux politiques occidentales défavorables. Son adhésion à la CEE ne modifie en rien ces dernières. De plus ses partenaires lui demandent de s'aligner sur la politique définie dans la CPE : le parlement européen exercera en vain des pressions sur le Parti socialiste grec pour la reconnaissance "de jure" d'Israël. Même après la victoire du parti conservateur aux législatives d'avril 1990, le poids de Chypre continuera à déterminer la politique étrangère grecque. La Grèce ne reconnait "de jure" que l'Etat d'Israël dans ses frontières de 1967 comme elle ne reconnait qu'un Etat chypriote dans ses frontières d'avant 1974. En outre, en l'absence de débats politiques internes susceptibles de se référer à un passé grec antisémite (les autorités et l'Eglise grecques ont tout fait pour sauver les juifs grecs pendant l'occupation nazie), les dirigeants grecs ont pu mener une politique pro-arabe en hésitant moins que certains de leurs homologues européens. En revanche, les facteurs (pétrole arabe et terrorisme palestinien) considérés par plusieurs analystes comme très importants pour la détermination de la politique étrangère de certains Etats membres de la CEE. Ne semblent pas être explicatifs du cas grec.