La contestation anti-missiles des années quatre-vingt : une contestation pacifiste? : analyse et description d'un mouvement social
Institution:
Paris 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Following the nato dual track, the antimissile protest in the 80s has inaugurated one of the largest popular mobilization since the second world war. To call this movement "pacifist" - as a large majority of observers have done - wasn't it, "at best", a simplification, and, at worse an intention to discredit the pacifists, regarding the fact that there is usually a pejorativ accaptance of this word ? Beyond this semantic aspect, would such a mobilization be justified and explained by a modernization that would not basically differ from others, that in their times went unnoticed ? Behind this apparent issue, didn't the pacifists raise other questions related to certain insolved contradictions of our advanced industrial society ? At the end, wasn't the emergence of a new social movement that would bear some of the large question at stake ? This research shows the inadequacy of the concept "pacifism" to clarify the causes of the contestation. At first because the deep motivations of the activists seem to be beyond the paradigm of war and peace. The sociological approach seems to be of a greater interest : it contributes particularly to bring out the following idea : the antimissile contestation of the 80s would prefigurate the emergence of a "popular consciouness" wich role would be to
Abstract FR:
La contestation anti-missiles des années 1980, qui s'affirme au lendemain de la double décision de l’OTAN , a été a l'origine d'une des mobilisations populaires les plus massives depuis le second conflit mondial. Qualifier, tel que cela a été fait par la grande majorité des observateurs ce mouvement de "pacifiste" , ne relevait-il pas, "au mieux", d'un souci simplificateur excessif et ne traduisait-il pas, "au pire", l'intention d'en discréditer les tenants, au regard de l'acception péjorative qui empreint généralement ce terme ? Au-delà de cet aspect sémantique, se pouvait-il qu'une mobilisation d'une telle ampleur ait eu pour seule cause une modernisation qui ne différait pas fondamentalement d'autres, passées en leur temps presque inaperçues ? Derrière cet enjeu apparent, les pacifistes n'en soulevaient-ils pas d'autres, relatifs à certaines contradictions ou problèmes non résolus des sociétés industrielles avancées ? Finalement, n'assistait-on pas à la naissance d'un nouveau mouvement social porteur de quelques-uns des grands enjeux à venir ? Cette recherche montre l'inadéquation du concept de pacifisme pour éclairer de manière satisfaisante les ressorts de la contestation, et ce pour la raison que les motivations profondes des activistes semblent se situer au-delà du paradigme des questions de la guerre et de la paix. L'approche sociologique apparait, en revanche, d'un intérêt bien supérieur.