Les administrateurs civils
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
In 1945 the French civil service was modernized and restructured. One of the most important reforms was the creation of a new "corps", called the "administrateurs civils", primarily recruited from the ENA. However, this new "corps" encountered numerous difficulties in its efforts to penetrate the existing structures of governmental high civil service. Since its creation, it was governed successively by six different internal statutes. Although technically its vocation was to be unique in that it was an inter-ministerial "corps", in practice deeply-rooted administrative traditions always favor internal management and promotion, so that any sort of "cross-fertilization" among departments is extremely limited. In 1955 a decree guaranteed the "administrateurs civils" priority of access to important posts in government departements, to the extent that 75% of there posts are reserved for the "corps" in most administrations. This system has ensured the possibility for promotions for a great number of members of the "corps". Nevertheless, the "administrateurs civils" have never really acquired the status of the prestigious "grands corps". The "corps" is too new, without historical prestige. Its members are too involved in day-to-day management activities; there are too many members "balkanized" in too many departments of unequal importance so that there is no cohesion of (. . . )
Abstract FR:
Les réformateurs de la Libération ont substitué au cadre dirigeant obsolète des administrations centrales d'avant-guerre le corps unique des administrateurs civils essentiellement recruté par l'ENA. Celui-ci a rencontré de nombreuses difficultés pour s'implanter dans les structures existantes. Depuis sa création, il a été soumis à six statuts successifs. Le principe d'interministérialité qui, juridiquement, le gouverne, est bien souvent battu en brèche par des pratiques privilégiant la gestion ministérielle. Ainsi, la mobilité des administrateurs se limite essentiellement à la période obligatoire de deux ans requise pour accèder à un emploi de direction. Un décrêt de 1955 leur garantit en effet un accès priviligié aux emplois de sous-directeurs, directeurs-adjoints et chefs de service : les trois-quarts de ces postes leur sont réservés dans la plupart des ministères. Ce système leur assure des possibilités importantes de promotion. Cependant, le corps des administrateurs civils n'est guère parvenu à acquérir un statut de grand corps de l'Etat, malgré les ambitions affirmées en 1945. Il cumule des handicaps majeurs l'écartant de ce type idéal. Sur le plan interne, c'est une création trop récente, trop impliquée dans l'administration active, trop nombreuse et maitrisant mal un tour extérieur très large. En outre, elle demeure balkanisée entre des ministères d'inégale importance et ne bénéficie d'aucune capacité d'autogestion lui permettant de maîtriser son destin. Ce manque de cohésion interne se répercute sur la position extérieure du corps. (. . . )