Les vertus politiques de l'ONIAM : l'agencification de la justice
Institution:
NantesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Under a socialist impulse, the law of 4 March 2002, called «Kouchner law», laid the foundations of health democracy, on the margins of the courts and central administrations. At the time, the ONIAM allowed, the hopes of reordering a power until then verticalized, in addition to let believe in the decongesting of asphyxiated courts. But quickly, the euphoria of 2002 and the dreams of horizontality evaporate. Because it is officially devoid of the name “agency”, ONIAM plays on the terrain of ambiguities. The thesis’s bias is to show how the legal and political vagueness surrounding French agencies is politically useful. The history of ONIAM is symptomatic of the French administrative taxonomy and reveals a ruse of the State. At the same time as we are witnessing the organization of the justice system, the singular case of the ONIAM comes to thwart the limits of this type of organization, to the point of reconsidering the theoretical framework as it is commonly accepted. The instrumental track is privileged, as the ONIAM embodies a power apparatus giving politicians the means to accommodate and subtly free themselves from the organizational and structural constraints of the agency. The instrumentalization of the agency’s structuring principles would be in favor of political interests: sometimes by replaying partisan struggles in the perspective of extending public policy networks in an extra-judicial zone, sometimes by considering neo-judicial strategies corporatists, sometimes protecting themselves from political risks associated with health risks. Through the case of ONIAM, the thesis takes up the delicate and disturbing question of who benefits from the agency process of the justice system?
Abstract FR:
Sous une impulsion socialiste, la loi du 4 mars 2002, dite « loi Kouchner », a posé les bases de la démocratie sanitaire, en marges des tribunaux et des administrations centrales. A l’époque, l’ONIAM autorise, les espoirs de réordonnancement d’un pouvoir jusque-là verticalisé, en plus de laissé croire au désengorgement de tribunaux asphyxiés. Mais très vite, l’euphorie de 2002 et les rêves d’horizontalité s’évaporent. Parce qu’il est officiellement dépourvu de l’appellation « agence », l’ONIAM joue sur le terrain des ambiguïtés. Le parti pris de la thèse est de montrer en quoi le flou statutaire et politique qui entoure les agences françaises, est utile politiquement. L’histoire de l’ONIAM est symptomatique de la taxinomie administrative française et se fait le révélateur d’une ruse de l’Etat. En même temps que l’on assiste à l’agencification de l’appareil de justice, le cas singulier de l’ONIAM vient contrarier les balises de ce type d’organisation, au point d’en reconsidérer le cadre théorique tel qu’il est communément admis. La piste instrumentale est privilégiée, tant l’ONIAM incarne un appareil de pouvoir donnant aux politiques les moyens de s’accommoder et de s’affranchir subtilement des contraintes organisationnelles et structurelles de l’agence. L’instrumentalisation des principes structurants de l’agence se ferait en faveur d’intérêts politiques : tantôt en rejouant les luttes partisanes dans la perspective d’étendre les réseaux de politiques publiques en zone extrajudiciaire, tantôt en envisageant des stratégies néo-corporatistes, tantôt en se préservant des risques politiques associés aux risques sanitaires. Au travers du cas de l’ONIAM, la thèse s’empare de la question délicate et dérangeante de savoir à qui profite l’agencification de l’appareil de justice ?