thesis

Vichy face au corps enseignant : réformer les politiques scolaires en contexte autoritaire

Defense date:

Nov. 29, 2019

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Institution:

Paris 1

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

Under Vichy, a reform of the school institution breaking with the Third Republic is shown as a priority by the rulers of the new regime and decisions are made in this sense : the foundations of republican citizenship and the democratic gains of the between the two wars are disputed. How and under what conditions has the Vichy Government reformed the education sector while the teaching force on which the educational policy under the Third Republic rests is mostly hostile to it ? This is the question that this thesis proposes to answer, in the continuity of the works that criticize the distancing of the political dimension of the public action and which question the turning points of the public action in particular in authoritarian contexts and political alternation. To do this, the thesis retraces the deployment of school policies under Vichy, paying attention to the particular historical and administrative configurations in which they are inscribed. Based mainly on the analysis of journals, memoirs and archives, we show on the one hand that the changes impelled by Vichy are prepared under the Third Republic and are based on alliances between future leaders of the regime and a conservative and minority branch of the teaching group. We also show that even though the new regime makes the renewal of the teaching profession a priority, the professional practices and the routines of the teachers on the ground largely hinder the voluntarism of the French State's leaders.

Abstract FR:

Sous Vichy, une réforme de l’institution scolaire en rupture avec celle de la Troisième République est affichée comme prioritaire par les gouvernants du nouveau régime et des décisions sont prises en ce sens : les fondements de la citoyenneté républicaine et les acquis démocratiques de l’entre-deux-guerres sont contestés. Comment et à quelles conditions le Gouvernement de Vichy a-t-il réformé le secteur de l’éducation alors que le corps enseignant sur lequel repose la politique éducative sous la Troisième République lui est majoritairement hostile ? C’est la question à laquelle cette thèse propose de répondre, dans la continuité des travaux qui critiquent la mise à distance de la dimension politique de l’action publique et qui interrogent les tournants de l’action publique notamment dans des contextes autoritaire et d’alternance politique. Pour ce faire, la thèse retrace le déploiement des politiques scolaires sous Vichy, en prêtant attention aux configurations historiques et administratives particulières dans lesquelles elles s’inscrivent. En nous appuyant principalement sur l’analyse de revues, de mémoires et d’archives, nous montrons d’une part que les changements impulsés par Vichy sont préparés sous la Troisième République et trouvent leur fondement dans des alliances nouées entre de futurs dirigeants du régime et une branche conservatrice et minoritaire du groupe enseignant ; nous montrons d’autre part que même si le nouveau régime se donne pour priorité le renouvellement du corps enseignant, les pratiques professionnelles et les habitus des instituteurs sur le terrain entravent largement le volontarisme des dirigeants de l'État français.