Recherches sur les fondements du Maroc moderne : essai sur les structures sociales, religieuses et politiques précoloniales : crise du système, échec des réformes, 1844-1912
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This research, founded on Modern Morocco, is a detailed analysis of the development, of social, religious and political structures, mainly at the outset of contacts with Europe. The norms and mechanisms of the functions of institutions that give authority and elect heads and arbitrators of central and peripheral conflicts are examined. The 1st part deals with the specificities of social organisations in the major regions of “traditional” Morocco. Paradigms and theoretical models are used to give an epistemological insight into the plurality of Moroccan society. The study of the tribe, the diversity of its forms, its links with central power and its attachment to the universal nature of Islam allow an understanding of its dynamic and the importance of its reinsertion in historical discourse. The 2nd part deals with the study of religious and cultural fields and their political connections to the understanding of symbolic variation and historical changes. Investigation of the zaouia of Dila illustrates its warlike values, its intellectual and political knowledge, its social prestige and the entrenchment, offering access to the monarchal cycle, of the saints in the Atlas region. The 3rd part identifies specificities of the “traditional” model of government, the sharifien Makhzen : the major patrimonial institution of domination and the supreme level of orthodoxy. The sultan’s court is examined and identified as an anchorage point for the elite and other interested parties as well as the scene of integration into and participation to central power. Foreign pressure since the middle of the 19th century reveals the backwardness and inadequacy, in the face of modern demands, of these structures and institutions. Attempts at reform resulted in failure in failure which lead the way for the protectorat in 1912.
Abstract FR:
Cette recherche sur les fondements du Maroc moderne propose une analyse approfondie de l’évolution de ses structures sociales, religieuses et politiques, principalement au début de leurs contacts avec le monde européen. Elle examine les normes et les mécanismes de fonctionnement des institutions attribuant l’autorité et désignant les chefs et arbitres des conflits au centre et en périphérie. La 1ère partie s’interroge sur les spécificités des formations sociales des grandes régions du Maroc « traditionnel » ; Elle apporte à l’aide de plusieurs paradigmes et modèles théoriques un éclairage d’ordre épistémologique sur la pluralité de la société marocaine. L’étude du contenu différentiel de la tribu, de la diversité de ses formes, de ses rapports avec le centre et de son attachement à l’universalisme de l’Islam permet de saisir sa dynamique et la nécessité de sa réinsertion dans le discours historique. La 2e partie est consacrée à l’étude du champ religieux, culturel et à ses articulations politiques, à la compréhension de la variation symbolique et du changement historique. L’enquête sur la zaouia de Dila illustre les valeurs guerrières, le savoir intellectuel et politique, le prestige social et l’enracinement terrien des saints de l’Atlas qui leur ouvrent l’accès au cycle monarchique. La 3e partie identifie les particularités d’un modèle « traditionnel » de gouvernement, le Makhzen sharifien : principale institution patrimoniale de domination et haut lieu de l’orthodoxie. L’interrogation sur la cour du sultan éclaire la spécificité de cet espace qui apparaît comme le point d’ancrage des noyaux élitaires, des réseaux clientélistes et le lieu d’intégration et de participation au pouvoir central. La pression étrangère depuis le milieu du 19e S dévoile le retard historique des structures et des institutions politiques et administratives et leur inadéquation aux exigences de la modernité. La tentative de leur réforme qui se solde par l’échec, ouvre la voie au protectorat en 1912.