« L’animal littéraire » : Investigation du politique dans l’œuvre de Simon Leys
Institution:
Lille 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
There is now a consensus about Simon Leys’ political writings which, paradoxically, people endeavour to analyse only in polemical terms. The image of the pamphleteer accurately describres the man who for several years denounced the so-called Moist experts. But by focusing on one context and on these skilful diatribes, are we not disregarding the essential? Reading Essays on China is not purely an excuse to inveigh against the blinkered views of scholars, it questions a course and an expertise constructed in reaction to a politicalstance. The Essays should be seen therefore not as a lecture detached from the rest of his work, but as an inextricable partof it. This thesis aims to engage with the issues raised by Simon Leys’ critique of Chinese totalitarianism. The first concerns his analysis of the “Cultural Revolution”. For the sinologist, the event is characterised by a drastic loss of cultural identity depriving Chinese society of its referents. Doubts over the ability to come through such an upheaval increasingly predominate in the writings. The second concerns the distance which Simon Leys deliberately maintains in regard of politics. The relevance of the Essays can be understood through thid specific position of the artistic critique , namely a view which becomes evident from a world of real life an ambiguity. However this insight, perceptive because it is off-centre, questions this defiant reaction against politics – these antipolitics – as a consequence of the totalitarian upheaval
Abstract FR:
Les écrits politiques de Simon Leys sont désormais objet consensuel, que l’on s ‘évertue paradoxalement à analyser sous l’angle unique du récit polémique. L’image du pamphlétaire n’est certes nullement infidèle à celui qui fut, pendant quelques années, le dénonciateur des prétendus experts maoïstes. Mais, en se focalisant sur un contexte et sur ces talentueuses diatribes, ne néglige-t-on pas l’essentiel ? Car la lecture des Essais sur la Chine n’est point uniquement prétexte à s’indigner de l’aveuglement des clercs, elle questionne un parcours et un savoir construits en réaction au politique. Les Essais doivent donc s’envisager non pas à partir d’une prise de parole dégagée du reste de l’œuvre, mais comme inextricablement liée à l’œuvre. Cette thèse se donne pour objectif d’investir les problématiques soulevées par cette critique du totalitarisme chinois. La première a trait à l’analyse faite par Simon Leys de la « Révolution culturelle ». Pour le sinologue, l’événement se caractérise par une déculturation radicale qui prive la société chinoise de ses référents. Le doute quant à la capacité de sortie d’un pareil bouleversement devient au fil des écrits prédominant. La deuxième a trait à cette distance délibérément entretenue par Simon Leys à l’égard de la politique. La pertinence des Essais peut se comprendre par cette posture spécifique de la critique artiste, à savoir un regard qui se déploie à partir du monde de la vie et de l’ambiguïté. Ce savoir lucide car décentré interroge cependant cette réaction de défiance à l’encontre du politique – cette antipolitique comme conséquence du bouleversement totalitaire