Analyse critique de la gestion des crises balkaniques de l'après-guerre froide
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Paris 1Disciplines:
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La gestion des crises nées du démembrement de la Yougoslavie titiste a donné lieu à un investissement financier, humain et militaire sans précédent de la part de la "Communauté internationale", pour un bilan médiocre: échec de la prévention, conflits armés, déplacements massifs et violents de populations, stabilisation politique et militaire artificielle, maintien des partis nationalistes au pouvoir, reconstruction économique fragile, etc. ). L'analyse critique des modalités de cette intervention montre un hiatus entre la problématique endogène du conflit et l'instrumentalisation double dont il a fait l'objet (par les protagonistes locaux au détriment des puissances intervenantes, par celles-ci au service de leurs propres enjeux). Ethnocentrisme? Machiavélisme? On identifie des erreurs opérationnelles, mais surtout incriminer l'incapacité structurelle des multiples intervenants extérieurs à "éprouver" la complexité de ces crises sans prendre parti sur des bases morales. Confrontées aux incohérences existant entre leurs principes et les réalités récalcitrantes d'un conflit rebelle aux canons ordinaires de la "moralité", les puissances extérieures se sont raidies dans des postures manichéennes d'arbitrage, incapables de comprendre, encore moins de maîtriser, un processus de morcellement communautaire inéluctable. Cette imperméabilité entre des logiques politiques et culturelles vécues comme étrangères vient de la négation a priori des dimensions identitaire et humaine de ces crises et de la sous-estimation paradoxale des logiques de puissance ayant présidé aux stratégies politiques des acteurs locaux. Elle a conduit, à une translation abusive des enjeux réels des crises en question et à une gestion de leurs propres crises par les médiateurs internationaux. Cette impasse constatée d'une gestion morale des crises, a conduit à rechercher un "outil" capable de lui substituer une approche favorisant le dialogue sur la base d'une communauté de valeurs éthiques communes à tous les acteurs.