Gouvernement et groupes d'intérêt en Argentine, 1983-1989 : apories et avatars d'un projet de transformation des modes d'action politique
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Pas de résumé disponible.
Abstract FR:
La thèse porte sur l'articulation des rapports entre le gouvernement radical arrivé au pouvoir en Argentine en 1983 et les groupes d'intérêt, en particulier les acteurs sociaux collectifs. Cette étude s'avérait d'autant plus intéressante que le président Raul Alfonsin avait été élu autour d'un grand projet de démocratisation et modernisation de la société argentine, projet dont l'objectif principal était une transformation des modes d'action politique caractérisés jusqu’alors par une surreprésentation des organisations sectorielles qui ont toujours eu un accès direct à l'Etat, au détriment des forces politiques. Nous nous sommes attaché à montrer que l'incapacité des autorités gouvernementales à inverser une telle tendance n'est pas à rechercher dans la seule résistance, certes réelle et identifiable, de ces groupes de pouvoir à leur exclusion de la scène politique, mais dans certaines incohérences des perceptions et des choix politiques du chef de l'Etat, que le caractère singulier de la période dans laquelle ils s'inscrivent ne suffit à expliquer. Le gouvernement s'est bien lancé dans un certain nombre de réformes, comme la "démocratisation du mouvement syndical", que requerrait la consolidation de la démocratie et il a mis en place des processus de concertation tant avec les représentants des secteurs socio-professionnels qu'avec les forces politiques, mais l'ensemble des ces transformations sont restées purement formelles, notamment en l'absence d'un intérêt commun. Il y a eu en outre, parallèlement reproduction de pratiques politiques prouvées, qui donnent la primauté aux relations entre un pouvoir présidentiel à tendance hégémonique et les groupes d'intérêt. L'étude des relations avec chaque type d'acteur a fait en outre apparaître une reconstitution, notamment à compter de 1987, de leur capacité à faire pression sur l'action publique, voire à intervenir directement dans le processus décisionnel. Cela se traduisit entre autre par la cooptation d'un certain nombre de ces représentants d'intérêts sectoriels - ce fut notamment le cas du dirigeant syndical Carlos Alderete place à la tête du ministère du travail - et par l'abandon de l'autonomie décisionnel en matière économique.