A l'école du parti : L'éducation et la formation des militants et des cadres au Parti communiste français (1970-2003)
Institution:
Lille 2Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Until the beginning of the 90s, the French Communist Party had its own education system to train militants and officials, through a specific network of schools. This dissertation first gives an account of how these schools were operated from the 70s until 1995 - when they were done away. The analysis of date drawn from the archives of the " central schools " and of the " central section for education " enables to give a sharp insight into the contents of the communist curricula, its elaboration and evolution. Interviews with officials in charge of education, with tutors as well as with militants who attented the schools help to understand why and how education was the object of various uses, expectations and identity investments. The schools appear as devices of partisan socialization, that explicitly aim at the assimilation of the official political line of the party and of the communist ideology. They are consequently a particularly relavant locus for the study of the ideologization of engagement and the mechanisms through which the identity of communist militants is constructed. In the second part, the author investigates the various reasons explaining how the schools network was dismantled and finally replaced by a more diverse system of training courses, that relies on different principles. An ethnographic inquiry of these courses puts light on the mechanisms through wich the communist identity and ideology come recomposed. On the wole, this thesis stands as a contribution to the analysis of the transformations of the communist institution, seen from the point of view of the militant training system.
Abstract FR:
Le Parti communiste français disposait jusqu'au début des années 1990 d'un système éducatif, reposant sur un réseau d'écoles, pour former ses militants et ses cadres. Cette thèse se propose en premier lieu de rendre compte du fonctionnement de ces écoles des années 1970 jusqu'à leur disparition en 1995. Reposant sur une analyse des archives des écoles centrales et de la " Section centrale d'éducation ", ce travail permet de connaître précisément les contenus des programmes scolaires communistes ainsi que leurs modalités concrètes de constitution et d'évolution. A travers des entretiens réalisés avec les responsables de l'éducation, des enseignants de ces écoles et des militants qui y ont fait leurs classes, l'objectif est de rendre compte des multiples usages et investissements identitaires dont ont pu faire l'objet les écoles du PCF. En tant qu'instances de socialisation partisane ayant explicitement pour objectif l'assimilation de la ligne politique officielle et de l'idéologie communiste, ces écoles constituent une focale privilégiée pour étudier les processus d'idéologisation de l'engagement et les mécanismes de construction identitaire des militants communistes. La deuxième partie de la thèse vise à rendre compte des multiples facteurs qui expliquent la disparition de ce réseau d'écoles qui est progressivement remplacé par une offre diversifiée de stages de formation, dont la conception est sensiblement renouvelée. A travers une enquête ethnographique de ces stages de formation, il s'agit aussi d'approcher les logiques de recomposition de l'idéologie et de l'identité communistes. Au total, cette thèse est une contribution à l'analyse des transformations de l'institution communiste à l'une des évolutions de son système de formation militante.