Les catégorisations de la pauvreté et leurs effets identitaires : les compéténces des plus démunis à "s'en sortir"
Institution:
Rennes 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
How is destitution institutionally defined and how do the poor see themselves ? This study which focuses on the different categories of poverty is based on interviews both of destitute people and professional social workers and on a field research on the latter's practice. An institutional classification of the poor coexists with a more subjective around the idea of "coping". The condition for such a classification to exist is the possibility for the poor to negotiate the category they belong. As soon as the poor's status is officially settled black on white, the negotiation process seems to be over. But "coping" has some cost, whether it be giving up one's identity, facing an uncertain future or having to adopt new norms. Since the 80s, social policies tend to only take into account each individual's full particulars, doing more and more so even with working people. It implies that anyone is responsible for the socioprofessional path they walk as well as for the failures along the way.
Abstract FR:
Comment les plus démunis sont-ils officiellement définis, comment se présentent-ils ? A partir d'observations directes et d'entretiens auprès de personnes démunies et de professionnel(le)s du travail social, on montre que les catégorisations publiques de la pauvreté sont administratives et subjectives. Construites autour de la catégorie du " s'en sortir" potentiellement négociable par les plus démunis, l'enjeu des négociations est la mise en forme de leur identité. L'écriture officielle de cette identité clôt, partiellemnent, les négociations. En outre, au quotidien les catégories publiques sont intériorisées et mises à distance par les plus démunis. Mais "s'en sortir" a un coût identitaire : renoncements et difficultés à adopter certaines normes. Finalement, les politiques sociales approfondissent la logique d'individualisation de l'action publique l'étendant à de nombreux actifs en suggérant que chacun est responsable de sa trajectoire socioprofessionnelle comme de ses ruptures.