thesis

Formation socio-historique de la nation géorgienne : le legs des identités pré-modernes, les idéologies et acteurs nationalistes

Defense date:

Jan. 1, 2006

Edit

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

The current study is an attempt to study the phenomena of the Georgian nation and Georgian nationalism from the perspective of historical sociology and by using the concepts elaborated in the framework of the ethno-symbolic approach of collective identities. In the first part of the thesis, in parallel with a radical opposition to the essentialist theories of nationalism, we try to analyse the nature of existing relationship between pre-modern collective identities and modern nation. By this, our thesis is deliberately employing the methodology of the longue durée. Through the study of the process of formation of identity boundaries between Georgians and Armenians since the early middle ages, we put an emphasis on the role of religious communities, imperial, monarchical or ecclesial institutions, of medieval orders, statuses and occupational niches. The research insists on the appropriation of the medieval and ancient past by modern nationalists, by rewriting a coherent and linear history of the community. Introspecting in the nationalist era properly speaking (XIX -XX centuries), the thesis attempts to demonstrate that, “social holders” of nationalism are not most frequently those with reputation of “heroic resistant” against imperial and soviet domination, but local actors participating in colonial and imperial configuration: bureaucrats, military, teachers (under the Tsar) and soviet Georgian intelligentsia and communist apparatchiks under the Soviet Union. Our research suggests that the conversion of Georgian soviet elites to the nationalism has occurred much earlier than the Perestroika and it can be dated from the period of desalinisation, i. E. 1956

Abstract FR:

La thèse tente une approche de la nation et du nationalisme géorgien avec la méthodologie de la sociologie historique et à l'aide des outils forgés par l'analyse ethno-symbolique du phénomène de l'identité collective. Dans la première partie, tout en rompant radicalement avec les théories essentialistes de la nation, le travail tente néanmoins d'élucider le type de relations qui existe entre les identités collectives pré-modernes et la nation moderne. De ce fait, la thèse s'inscrit délibérément dans la perspective de la longue durée. A travers l'étude de la formation des barrières identitaires séparant les Géorgiens des Arméniens dès le Moyen Age, le travail tente d'illustrer le rôle des communautés religieuses, des institutions impériales, monarchiques ou ecclésiales, des ordres et statuts de la société pré-moderne. Le travail souligne que le passé pré-nationaliste, relu et corrigé par les historiens et nationalistes modernes, constitue l'un des facteurs les plus puissants de la formation de la nation. S'attardant sur la période proprement nationaliste (XIX°-XX° siècles), la thèse montre que les acteurs sociaux "porteurs" du nationalisme ne sont pas le plus souvent "les résistants héroïques" à la domination impériale (tsariste et soviétique), mais les acteurs locaux, parti prenantes de la situation coloniale et soviétique –fonctionnaires, militaires, enseignants du XIX° siècle et l'intelligentsia et la bureaucratie communiste des années soviétiques. La thèse suggère que la conversion des élites communistes géorgiennes au nationalisme ne date pas de la période de Perestroïka, mais commence avec la déstalinisation du régime, c'est-à-dire à partir de 1956.