De la science coloniale à la science nationale : émergence et institutionnalisation des savoirs et des communautés scientifiques en Algérie, de 1909 à 1994
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Our study deals with the emergence and constitution of knowledges and scientific communities in Algeria in two distinct historic situations. That is the colonial and independance stages respectively. The process of institiunalization of european science in Algeria began at the end of the 19th century wherean although the process of its penetration began in the 18th century. During the period of colonization, the professionalization of science characterized through the development of scientific associations and the creation of universities. As to the post-colonial period both discontinuities can be observed. To our opinion in spite of the creation of a relatively autonomous scientifield during the colonization stage, science initiated by European groups in Algeria had not given rise to the emergence of Algerian scientific groups, that is the formation of an Algerian field. After independance, important reforms have been undertaken by the new estate. They turned with the algerianization of science, personnels and formation of the scientific elites. All the element for the development of a national science were then combined. Horever, etatisation and bureaucraty inhibited this development. Moreover, in the 1980's, the rising of islamism as a political-social player and the crisis of legitimity of the government uncreased the inhibition of the scientific activity. However, as shown in our study, the emergence of operating in small islands of science can be observed. The case of natural 1 science, medecine and chemistry are the best illustrations.
Abstract FR:
Notre travail porte sur l'émergence et la constitution de savoirs et de communautés scientifiques en Algérie durant deux contextes historiques de science. Si le processus de d'institutionnalisation de la science européenne en Algérie date de la fin du XIXe siècle, celui de la pénétration de cette science peut être remonté au XVIIIe siècle. Au début du siècle, la professionnalisation de la science coloniale peut être observée à travers le développement d'associations scientifiques, la création d'universités modernes, de chaires et de facultés. Notre hypothèse est que dans les sciences dures, les scientifiques professionnalisés n'ont pas contribué à la formation de communautés scientifiques nationales. Il n'y a pas de filiation entre les deux contextes de science. Les scientifiques qui émergent après l'indépendance, sont formes dans d'autres moules, d'autres lieux. Après l'indépendance, d'importantes réformes sont entreprises par l'Etat dirigiste qui se met en place : algérianisation de la science et des scientifiques, arabisation, nationalisation du dispositif scientifique de recherche, création d'institutions scientifiques. Tous les ingrédients sont réunis pour l'émergence d'une science nationale. Mais l'étatisation et la bureaucratisation de la science ont freine son développement et crée de la différenciation. Dans les années 1980, avec la montée de l'islamisme comme acteur sociopolitique et la crise de légitimité que traverse l'Etat, entrave l'activité scientifique. Malgré de nombreuse contraintes, des micro-communautés scientifiques, des niches de science ont pu être observées ici et là en sciences naturelles, médecine et en chimie (qui s'est dotée récemment d'une société savante).