thesis

Citoyenneté à la française : tension entre particularisme et universalisme : analyse d'entretiens "non-directifs"

Defense date:

Jan. 1, 1994

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Abstract EN:

This dissertation is analysis of free interviews about citizenship (38 interviews recorded in 1989-90 with people, as different as possible, living in Paris or in the suburbs). The analysis brings to light two models of citizenship, opposed but complementary. In the first one, named "heritage", the citizen takes the appearence of the national, their from his family and his history. In the second model, citizenship by "scruples", the citizen is a universal being, who defines himself against every belongings, against groups, which he suspects of creating artificial differences between human beings and of giving rise to tack of understanding and hate. The bases of solidarity between citizens are different in these two models. Il the first oen, the citizen has to do everything the can to preserve and make his land prospering because of the respect he owes to the previous generations. Il the second one; it is because he benefits of the efforts made by all the people living on this territory that, by respect of these people, he has to participate, workink and paying taxes, and return at least as much as he recieves. In the "heritage", the bad citizen betrays, in the "scrupels", he takes advantage of others. This two models are complementary because they correspont to the two faces of identity, identification and individualization, and because they favour cohesion and inclusion, both necessary for a political system. All the interviews, are more or less, a mix of the two models. The coexistence of these two opposite models give rise to a tension. The analysis shows three modes of reduction, used by the interviewees.

Abstract FR:

Cette thèse est une analyse qualitative d'entretiens non-directifs portant sur la citoyenneté (38 entretiens recueillis en 1989-90 auprès de personnes les plus différentes possibles résidant à Paris et en banlieue). L'analyse fait apparaître deux modèles de citoyenneté, opposés et complémentaires. Dans le premier modèle, appelé "héritage", le citoyen prend les traits du national, héritier de sa famille et de son histoire. Dans le second modèle, la citoyenneté par "scrupules", le citoyen est un être universel qui se définit contre toutes les appartenances, contre les groupes, qu'il suspecte d'engendrer des différences artificielles entre les hommes et de faire naître l'incompréhension et la haine. Ces deux modèles s'opposent quant aux fondements de la solidarité qui unit les concitoyens. Dans le premier, c'est par respect des générations précédentes que le citoyen doit tout faire pour préserver et faire prospérer la communauté nationale. Dans le second, c'est par respect pour tous ceux qui, par leurs efforts, produisent des conditions de vie agréables sur le territoire où il réside et dont il profite, que le citoyen doit participer, et rendre, par son travail et ses impôts au moins, à hauteur de ce qu'il reçoit. Dans l'"héritage", le mauvais citoyen trahit, dans les "scrupules", il profite. Ces deux modèles sont complémentaires car ils correspondent aux deux faces du processus de construction d'une identité, identification et individuation, et qu'ils favorisent, l'un la cohésion, l'autre l'inclusion, toutes deux nécessaires au système politique. Tous les entretiens sont, à un degré ou un autre, mixtes par rapport aux modèles. La coexistence dans les représentations de deux visions du monde antagonistes produit une tension. L'analyse dégage trois procédés par lesquels les enquêtes parviennent à la réduire.