Religion islamique et pouvoir politique dans les Républiques ex-soviétiques d'Asie Centrale
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Abstract EN:
Central Asia has 53 million inhabitants (in 1994), the majority of which are Muslim: excepting the Tajiks (Persian-speakers), most are Turkish-speaking and Sunni peoples. Two large religious groups can be distinguished. One is historically stationary, the Uzbeki-Tajiks, influenced by Persian tradition and strongly religious. The other is nomadic, and includes, in order of decreasing religiousness, Turkmen, Kirgizs and Kazakhs, some of whom were touched by shamanistic influences before the arrival of Islam. Deepening this divide are national and ethnic schisms arising from the establishment of arbitrary state borders and political manipulations of religion. - the impact of Islam on daily life has remained limited, manifesting essentially as a great respect for traditions, often with more of an emphasis on customs than religion. - Official religious organization makes use of Sufi movements to stifle opposition. These organizations are subject to varying measures of control by authoritarian governments according to the degree of perceived threat posed by Islam. - The fractured nature of the Muslim community limits the influence of religion in the political sphere. Islamic leaders have split into numerous muftiats, each of which further promotes national divisions. A certain amount of competition exists between local Islamic forces. Russia is still the chief power broker in the region, however, though its powers of control take a different form than during the soviet years.
Abstract FR:
L’Asie centrale compte, en 1994, 53 millions d'habitants, dont une majorité de musulmans, essentiellement turcophones -à l'exception des tadjiks, persanophones-, et sunnites. Sur le plan religieux se dégagent deux grands ensembles, l'un historiquement sédentaire et l'autre nomade : le bloc ouzbeko-tadji, imprégné de tradition persane et plus fortement attache à la religion d'un cote, et par ordre décroissant de religiosité, les turkmènes, kirghizes et kazakhs, qui ont, pour certains, subi des influences chamaniques avant une islamisation plus récente. A cette opposition s'ajoutent les fractures nationales et ethniques issues du découpage arbitraire des frontières et les éléments de faiblesse structurelle de la religion dans le jeu politique. - l'impact de l'islam sur les mœurs est resté limite. Il se manifeste essentiellement dans un grand respect porte aux traditions, souvent plus coutumières que religieuses. - de plus, les organes religieux officiels s'appuient sur les mouvements soufis pour limiter toute contestation. Selon le degré de menace que représente l'islam, les gouvernements autoritaires tentent d'assurer un contrôle plus ou moins étroit de ces organes. - enfin, le morcellement limite l'influence politique des forces religieuses : les directions musulmanes se sont scindées en de multiples muftiats qui épousent les divisions nationales. La zone est soumise à une concurrence, certes faible, entre les différentes puissances musulmanes régionales, mais c'est toujours la Russie qui possède le plus d'atouts pour affirmer un contrôle serré, même s'il n'affecte plus les mêmes formes qu'à l'époque de l’URSS.