thesis

Dynamiques des champs politiques locaux au Gabon : Contribution à l'analyse de l'intégration politique

Defense date:

Jan. 1, 2008

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Institution:

Bordeaux 4

Disciplines:

Authors:

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Abstract EN:

The political trajectory of the Gabonese State can be read through three phrases of time : the time of apprenticeship and appropriation of political participation mechanisms (1946-1967), the time of political exclusiveness proposed by a unique Gabonese party (1968-1990), and the time of the democratic revival intervening from 1990. Throughout that configuration, our work enables to set the practice of local spaces within a perspective of political intégration. In such a context, besides the State dimension which identifies their nature, the political structure building of those local spaces fits into logical schemes of control and legitimation. Those elements condition contractual outlines of the articulation between the central power and local spaces. Whether they are conceived as spaces of the centre's extension and domination, or as spaces of conquest and visibility for antagonist political forces, relational modes are marked by the structural characteristics of the Gabonese State (which is indeed a centralized and Jacobin one). Structurally determined by local contigencies, and otherwise marked by attempts of political neutralization, Gabonese local political fields are characterized by an elective practice and insert themselves in a mode of captation controlled by the central power. In 1990, the central power domination was weakened by the democratic renewal. In that context dominated by the rise of new political forces, local fields crystallize political life in Gabon. On the one hand, the frenzied increase in number of administrative units brings about fresh spaces of political competition. After the saying "divide and rule", one discovers a new political axiom which is : "split and share". On the other hand, those places are bound to the State by means of its organization in several levels of administration and the geography of its hegemony. The State survives and thrives as long as it can maintain the territorial coalition of those places which provide it with a geographical shape. The State depends on the support of those places, which inversely also depend on the centre's political influence. The political continuity of the Gabonese system is implemented by the investment of local spaces acting as places of legitimation and getting round concerning a controlled political protest.

Abstract FR:

La trajectoire de l'Etat gabonais peut se lire en 3 temps : le temps de l'apprentissage et de l'appropriation des mécanismes de participation politique (1946-1967) ; le temps de l'exclusivisme politique imposé par le parti unique gabonais (1968-1990) et enfin le renouveau démocratique intervenant à partir de 1990. Au travers de cette configuration, notre travail permet de situer la pratique des espaces locaux dans une perspective de l'intégration politique. Dans ce contexte, outre la dimension étatique qui identifie la nature, leur structuration politique s'inscrit dans des logiques de contrôle et de légitimation. Ces éléments conditionnent les contours contractuels de l'articulation entre le pouvoir central et les espaces locaux. Qu'ils se conçoivent comme espaces de prolongement et de domination du centre, ou comme des espaces de conquête et de visibilité des forces politiques antagonistes, les modes relationnels sont marqués par les caractéristiques structurelles de l'Etat gabonais (centralisé et jacobin). Structurellement établis par des contingences locales et par ailleurs, marqués par des tentatives de neutralisation politique, les champs politiques locaux gabonais se caractérisent par leur pratique élective et s'insèrent dans un mode de captation contrôlée par le pouvoir central. En 1990, le renouveau démocratique a fragilisé la domination du pouvoir central. Dans ce contexte, avec l'émergence de forces politiques nouvelles, les champs politiques locaux cristallisent la vie politique gabonaise. Dans un premier temps il s'agit d'une recherche effrénée de multiplication de circonscriptions administratives pour un plus de partage. De l'adage "diviser pour mieux régner" on découvre un nouvel axiome politique "découper pour plus de partage". D'autre part, les lieux sont liés à l'Etat par le biais de son organisation en plusieurs niveaux d'administration et de la géographie de son hégémonie. L'Etat survit et prospère tant qu'il peut maintenir la coalition territoriale des lieux qui lui donnent une forme géographique. L'Etat dépend du soutien des lieux, de même que les lieux dépendent de l'influence politique du centre. La continuité politique du système gabonais se réalise par l'investissement des espaces locaux servant de lieux de légitimation et de contournement d'une contestation politique maîtrisée.