Abstract FR:

Cette thèse a pour objet l'étude des mutations du répertoire d'actions d'une association, la Cimade de la région Languedoc-Roussillon, comme révélatrice des logiques associatives. Sur une période de 10 ans (1989-1999), correspondante aux différentes modifications des lois sur l'immigration et aux changements politiques, sont analysées les actions localement lancées par la Cimade dans le but de venir en aide aux étrangers. Le recours au droit comme forme d'action originale et incontournable s'est progressivement imposé aux associations défendant les droits des étrangers et affecte ainsi le répertoire d'action. Historiquement, il semble que la Cimade ait ainsi redéfini un registre moral nourri de références religieuses pour l'imprégner de références juridiques. À partir d'entretiens semi-directifs et de questionnaires, elle questionne le local comme un "site d'interaction" qui permet de dévoiler les logiques individuelles et collectives des mobilisations. Le constat du maintien d'un fort engagement des militants de la Cimade relativise les thèses du déclin du militantisme. Il vient confirmer que la capacité d'adaptation de l'association à des nouveaux enjeux par la promotion d'une offre de service et l'usage du droit contribue à mobiliser.