Abstract FR:

Secteur politique, secteurs economiques ou encore secteur religieux, les societes modernes se caracterisent pour la plupart par la presence d'une multitude d'espaces sociaux differencies, marques par des enjeux, des calculs, des manieres de donner du sens a la realite qui ne font sens que pour les acteurs qui occupent les positions disponibles dans ces espaces. A partir de l'observation d'un secteur peu connu et peu etudie, le secteur syndical des policiers francais et, plus particulierement, du syndicat general de la police (sgp), majoritaire parmi les gardiens de la paix parisiens, l'etude vise a saisir quelques uns des processus et des mecanismes qui contribuent, dans un monde social deja fortement marque par la complexite, a la naissance de nouveaux secteurs, c'est a dire aussi de nouvelles logiques porteuses d'un surcroit de complexite. Dans cet esprit, on s'est interesse tout d'abord a la periode durant laquelle sont nees et se sont consolidees les premieres associations policieres entre 1900 et 1940 et aux facteurs qui, a cette epoque, ont contribue a imposer a des acteurs que beaucoup de choses separaient au depart des manieres de penser et d'agir specifiques, des enjeux, calculs et priorites analogues. Professionnalisation progressive des dirigeants, "invention" du paritarisme, eclosion de nouveaux syndicats. . . De nombreux facteurs ont contribue au cours des annees a transformer les logiques syndicales. Si les syndicalistes se presentent toujours comme des porte-parole "fideles" des interets des policiers, on peut penser que les evolutions qui affectent au fil du temps leurs manieres d'agir et de calculer sont en pratique largement dependantes des avantages et retributions auxquels ils accedent au sein du secteur. Apres avoir evalue dans une perspective olsonienne quelques uns des profits lies aujourd'hui aux positions de direction, au militantisme et a l'adhesion au sgp, on a tente de verifier cette proposition au regard de 3 aspects de l'activite de ces acteurs : les competitions internes, les rapports avec l'institution policiere, les competitions avec d'autres syndicats.