Pratiques de survie et survie de pratiques dans l'enseignement supérieur pendant la période Eltsine : itinéraires socioprofessionnels d'universitaires russes
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
During the 1990s, Russian university professors experienced profound changes in their working conditions, social status and the hierarchical structure of their profession. The change of political regime led to a new liberal-inspired legislative environment characterized by a reduction in the State’s financial support and the creation of a private sector which allowed institutions and their members to develop new pedagogical and strategic practices. Accreditation procedures and the standardization of courses enabled the State authorities to maintain a kind of control over the institutions. The transformation of the institutional environment, however, did not erase the heritage of the Soviet era. Individual career paths were marked by the particular path taken to gain access to higher education and a university career as well as the nature of participation in the Party and the Komsomol. The diversity in life styles and political preferences apparent during the Yeltsin era is due to the coexistence of this enduring legacy with emerging opportunities and constraints, such as the generalization of pluri-activity. The difficulty in positioning trade unions within the institutions is indicative of this movement between the inherited practices of the past with the necessity to invent new ones in the face of new social realities of the present.
Abstract FR:
Dans les années 1990, les universitaires russes connaissent un bouleversement profond de leurs conditions de travail, de leur statut social et de la hiérarchie interne de leur profession. Le changement de régime amène un nouveau cadre législatif d’inspiration libérale, avec un désengagement financier de l’État et la création d’un secteur privé ; permettant l’instauration, par les institutions comme les individus, de nouvelles pratiques pédagogiques et stratégiques. Les procédures d’accréditation et de standardisation des formations permettent à l’autorité de tutelle de garder un pouvoir de contrôle sur les établissements. La transformation du cadre institutionnel n’efface pas le poids de la période soviétique. Les processus différenciés d’accès à l’enseignement supérieur et à la carrière universitaire, ainsi que les formes de participation au Parti et au Komsomol, ont influé sur de nombreux itinéraires. La diversité des modes de vie et des préférences politiques à l’époque Eltsine est le fruit d’une part de la rémanence de ce passé, et d’autre part de l’émergence de nouvelles opportunités. Le poids de contraintes lourdes, comme la généralisation de la pluriactivité, joue également leur rôle. La difficulté du positionnement des syndicats au sein des établissements illustre ce mouvement de balancier entre la prégnance de pratiques héritées et la nécessité d’en inventer de nouvelles pour faire face à des réalités sociales inédites.