thesis

L'intérêt étudiant face à l'Europe : étude comparée de la représentation étudiante en Belgique, France, Italie et Portugal dans le Processus de Bologne 1999-2005

Defense date:

Jan. 1, 2008

Edit

Institution:

Grenoble 2

Disciplines:

Abstract EN:

Universities follow still more new objectives elaborated at the international level by the OECD and taken back by the EU which projects its economic future through "knowledge society". Objectives like competitivity, rentability, excellence, autonomy and diversification of financing sources are questioning for those who defend a university model for education and emancipation of autonomous individuals. In front of the dominant economicist norm, a humanist counter-norm is elaborated. Main part of students' organisations in Europe defines students' interest within the frame of this normative opposition; they have for instance called Bologna Process reforms, neoliberal. But this shared counter-norm does not influence trends in higher education policies. How is that counter-norm implemented? The study approaches concrete life of students' representatives. Interviews and participant observation (in offices, demonstrations and congresses) have been carried in Belgium, France, Italy and Portugal, on three levels (local, national and European). Besides the study of two European mobilization networks (one of them lobbying in Brussels, the other one being linked with No Global movements), the study of local and national levels of student representation shows a quasi-absence of Europe in the mental daily framework of action. Instead local problems or national power struggles are much more important at these levels. The mental geography of the actors, which is defined by their daily geographically rooted experience, is at least as much responsible for this deficit of European vision, as are the objective practical problems of coordination at European level.

Abstract FR:

Les universités se conforment toujours plus à de nouveaux objectifs élaborés au niveau international par l'OCDE et repris par une UE qui projette son futur économique dans la "société de la connaissance". Les mots d'ordre de compétitivité, rentabilité, excellence, autonomie et diversification des financements posent question aux défenseurs d'une université formatrice de sujets autonomes et critiques. Face à la norme économiciste dominante s'élabore une contre-norme humaniste, "anti-marchande". La majorité des organisations de représentation étudiante européennes construisent et définissent l'intérêt étudiant dans le cadre de cette opposition normative; ainsi, elles ont souvent qualifié de néo-libérales les réformes découlant du Processus de Bologne. Mais cette contre-norme partagée ne renverse pas la tendance. Comment est-elle concrètement mise en œuvre? L'enquête approche la vie concrète des représentants étudiants. Des entretiens et des séjours d'observation participante (bureaux, manifestations, congrès) ont été menés en Belgique, France, Italie et Portugal, sur 3 niveaux (local, national, européen). A côté de deux réseaux de mobilisation européens (l'un fait du lobbying à Bruxelles, l'autre est proche de l'altermondialisme), l'étude des niveaux locaux et nationaux démontre une marginalisation voire une absence de l'Europe dans le cadre de pensée quotidien des militants étudiants, au profit de thématiques locales ou de luttes de pouvoir nationales. La géographie mentale des acteurs, définie par leur quotidien géographiquement ancré, est au moins autant responsable de ce déficit de vision européenne que les objectives difficultés matérielles de coordination.