thesis

L'agir sanitaire : processus et formes d'expression à travers le cas aquitain

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Bordeaux 4

Disciplines:

Authors:

Directors:

Abstract EN:

Health, as an object of public action, as a political and sometimes as a politicized object, appears to be a complex construction. Configurations observed in a French regional space reveal a constant reconstruction process has taken place, linked to the scope of health intervention - and thus to the concept of health concerning its extension and its intension - as well as to the legitimate forms of political engagement in this field. Thus, health overflows the boundaries of sectoral interventions - and analysis. Tackling what it is becoming, rather than what it is, requires a descriptive approach in the Latourian sense. Such an approach reveals cognitive and normative dynamics and multiple commitents of heterogenous actors who must not be reduced to either health care professionals or health administrations. Beyond public policy analysis, we aim to uncover the grid of actors, objects and representations that form collective action in health, through the connexions they form. This analysis highlights the construction of an action that does not take the form of a structured network, or a systemic project developed in a consistent manner and collectively pursued, but through a fondamental adjustment process : adjustment between actors, adjustment of missions to the changing framework of legitimacy and perceived situational constraints of the French model of health public intervention. Observation of local policies in this field shows that dynamics of updating rather than reform of the patterns of engagement are at work. Thus actors take on their resonance and consistency through a kaleidoscopic process of endless adaptation : endless because without any situated end in time and space, but also because interventions do not contribute to the achievement of a purpose that is collectively formulated and unanimously recognized as the political legitimate reference for all types of engagement, and that constitutes a principle of governance in health.

Abstract FR:

La santé, objet d'action publique, objet politique - parfois politisé - se donne à voir comme un construit complexe. Les configurations observées en France et plus particulièrement dans un espace régional témoignent d'un constant processus de reconstruction du champ de l'intervention en matière sanitaire, donc du concept même de santé dans son extensionnalité comme dans son intentionnalité, ainsi que des formes légitimes d'engagement. La santé déborde des frontières de l'intervention - et partant de l'analyse - en des termes sectoriels. Saisir non pas tant ce qu'elle est mais ce qu'elle devient appelle une approche de type descriptif au sens latourien. Une telle démarche sert à révéler des dynamiques de reconstruction cognitive et normative et d'engagement multiples de la part d'acteurs hétérogènes qui ne peuvent être réduits aux professionnels de santé, ni à l'administration des Affaires sociales. Au-delà de la stricte analyse d'une politique publique, il s'agit de déployer la trame des acteurs, des objets et des représentations qui, par leurs connexions, forment un agir collectif en matière sanitaire. L'analyse permet de mettre au jour la construction d'un agir non pas sous forme d'un réseau structuré, d'un projet systémique élaboré de manière cohérente et collectivement poursuivi, mais selon un processus fondamental d'ajustement : ajustement entre acteurs, ajustement des missions aux évolutions des cadres de la légitimité et aux contraintes situationnelles perçues, ajustement du modèle français d'intervention publique en matière de santé. Ce sont donc des dynamiques d'actualisation plus que de réforme des modalités d'engagement qui émergent de l'observation locale. Ainsi les acteurs entrent-ils en résonance et en cohérence selon un processus kaléïdoscopique d'adaptation sans fin : sans fin parce que sans terminaison située dans l'espace et le temps, et parce que les interventions ne participent pas de la réalisation d'un but explicitement formulé et unanimement reconnu comme la visée politique légitime pour l'ensemble des formes d'intervention qui, donc, constituerait un principe de gouvernance en matière sanitaire.