Archéologie de la crise de la représentation politique
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Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
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La crise de la représentation structurelle, tient au dispositif juridique des origines du gouvernement représentatif, lui-même hérité de la philosophie contractualiste : la représentation politique invente une unité qui ne lui préexiste pas. La volonté une censée être la leur doit donc paraître abstraite aux individus. Tout au long d'un siècle d'existence du régime représentatif en France, les critiques adressées à la représentation lui opposent un peuple réel, tantôt caractérisé par son unité profonde ou par l'existence de majorités durables, contre des majorités politiques factices, tantôt par sa diversité que ne reflète pas la représentation politique. Pourtant, le gouvernement représentatif depuis la IIIe République s'est profondément restructuré : la Ve République, à l'aune du pouvoir gaullien, prétendait traduire l'unité profonde dont se réclamait une espèce de critique de la représentation, elle a ensuite connu le système partisan à vocation majoritaire si longtemps attendu par une autre, qui devait permettre la traduction fidèle des majorités populaires. La crise subsiste pourtant, les volontés majoritaires paraissent toujours abstraites aux gouvernés. C'est donc en deçà du dispositif philosophico-juridique à une donnée fondamentale de la politique moderne qu'il faut revenir, la perte des fins communes prédéterminées que le pouvoir ancien ne faisait qu'accomplir, pour trouver son origine : elle tiendrait, sur la base de cette perte, à l'aliénation des volontés singulières par un pouvoir qui n'exprime plus aucune identité commune antécédente. Peut-être faut-il alors rechercher l'accomplissement de l'autonomie individuelle du côté de la participation directe.