thesis

Violence et sécurité urbaines en Afrique du Sud et au Nigeria : Durban, Johannesburg, Kano, Lagos, Port Harcourt

Defense date:

Jan. 1, 1995

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Abstract EN:

Through five case-studies-three in Nigeria (Kano, Lagos and Port Harcourt) and two in South Africa (Durban and Johannesburg), the first aim of this thesis is to make clear the concept of urban violence: its definition does not include any violent events which appen in the cities (and which may be "imported": civil wars, rural protests). But violence "produced" by the cities, from riots to banditry. We need to bear in mind the national contexts of violence to understand the process of urbanisation in Nigeria -a latitudinarianism partly inherited from British liberals' indirect rule-and South Africa-the apartheid system. South of the Sahara, cities show patterns that are common to most developing countries: rural influx, rapid demographic growth without industrialization, informal settlements in the fringes of the cities, huge problems of public administration, duality between rich and poor areas. But African cities have specific patterns: migrants retain strong links with the countryside, there is little or no urban rural dichotomy. Regional factors of violence (Durban and Port Harcourt) may be more important than the urban one (Kano, Lagos and Johannesburg)> a second aim of this thesis is to study the effects of violence on urban control: planning, security forces, justice and social prevention for the state: self-defense, private polices, vigilantes, sorcery, lynches, "bunker's psychosis", creation of "no-areas" and refugees' movements as reflected on the property market from citizens. The violent city loses its social function of modernism and cosmopolitism and turns into a ghetto.

Abstract FR:

A travers cinq cas d’études, dont trois au Nigeria (Port Harcourt, Lagos et Kano) et deux en Afrique du Sud (Johannesburg et Durban) un premier objectif de cette thèse est de cerner le rôle de la ville dans la violence, et de le replacer dans son contexte national et régional. La difficulté est qu'en Afrique les interprétations des mondes urbain et rural sont nombreuses et complexes. La fluidité de l'enracinement citadin rend subtile la définition d'une violence urbaine qui n'est certes pas n'importe quelle violence se produisant en ville, mais qui n'est pas non plus le résultat de la seule concentration de population. Entrent en compte certaines spécificités propres à l'organisation de la cité africaine: ataxie nigériane, ségrégation sud-africaine, absence de municipalité, structure démographique qui accorde une place centrale à une jeunesse fragilisée par la déscolarisation et le relâchement de l'encadrement familial, coexistence de modernités différenciées marquée par les interdépendances des secteurs structurel et informel de l’économie et parfois, les liens de clientélisme entre le bidonville et le quartier planifié, persistance d'affiliations traditionnelles, etc. Nos monographies font ressortir des agglomérations ou les facteurs urbains de la violence dominent (Johannesburg, Lagos, Kano) et d'autres ou les facteurs régionaux l'emportent (Port Harcourt, Durban)> avec ces nuances, un deuxième objectif de notre thèse est d’étudier les effets de la violence sur la ville, tant du côté des pouvoirs publics (planification urbaine, organisation territoriale, positionnement des forces de l'ordre, modes de justice et de prévention), que des acteurs privés (montée de pratiques d'autodéfense plus ou moins organiques et plus ou moins contrôlées, bouleversement des flux d’échange et des marchés immobiliers, recomposition des quartiers, renfermement architectural). Happée par des turbulences de tout genre, la ville perd sa fonction de progrès au profit du ghetto.