La résistance fait(e) école : La deuxième guerre mondiale et les projets éducatifs juifs en France
Institution:
Paris 1Disciplines:
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Abstract EN:
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Abstract FR:
Un large groupe de Juifs actifs dans les mouvements de jeunesse, après être rejeté brutalement de la nation, s'est engagé dans une "résistance biblique" (par l'étude des textes traditionnels) en même temps que dans la lutte pour la survie physique du groupe. Cette thèse montre qu'il a ainsi mis en jeu son allégeance à l'Etat français au moyen d'un décrochement politique et que ce décrochement ne se résorbe pas à la Libération avec la reconstruction de l'État démocratique. L'essor de l'éducation juive au sortir du conflit incarne au contraire l'institutionnalisation du nouveau rapport à l'État qui a émergé en France pendant la guerre. Cette thèse montre l'apport décisif d'intellectuels et éducateurs juifs immigrés d'Europe centrale et orientale qui, dans une configuration sociale bouleversée, accèdent en France au rang de passeurs. Cette thèse propose également une nouvelle périodisation de l'histoire politique des Juifs en France. Elle montre que la reformulation du pacte républicain intervient en France bien avant 1962 ou 1967, dates auxquelles la discipline se réfère habituellement. Cette reformulation prend ses racines dans l'expérience de la guerre et de la résistance, dès 1940, et se manifeste par le développement d'un nouveau type de rapport à l'étude juive et à l'éducation, largement influencé par le judaïsme centre et est-européen. Son originalité est de défendre un judaïsme ouvert sur le monde, marqué par une forte dominante philosophique héritée de la Haskala, et de prôner un nouveau type d'intégration des Juifs en France qui abolisse le cantonnement du judaïsme de type "israélite français" à la sphère privée.