thesis

Poids de l'enjeu, enjeu de poids : la mise sur agenda de l'obésité en Angleterre et en France

Defense date:

Jan. 1, 2010

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Abstract EN:

The prevalence of obesity is much higher in England than in France, but the issue has been set on the agenda around the same time in the two countries, even if England is supposed to have a more coherent public health system than the French one. From this fact, we try to understand how obesity has been defined as a problem in these countries. We analyze the role of three variables on three temporalities. We observe the cognitive variable on a long term, to determinate the existence of three separate representations of obesity: a cultural one, a medical one and a public health one. Each is defined and defended by different actors and involve different patterns of explanations about the causal chain of the problem. From this, we estimate that only the public health representation has successfully constructed obesity as a “credible risk”. We then analyze the institutional variable in two policy sectors: the public health sector and the food sector which claim the ownership of the problem. We show the institutional change that took place over a medium temporality in the two countries. We believe this change has created favourable conditions for obesity to be set on the agenda. Finally, we examine the role of individual and collective actors on a short temporality in the 1990s. We present how they use institutional and cognitive opportunities to define obesity as a public problem. Obesity has been put on the agenda in two times: first, in a quiet way as it was attached to another problem; and then, in a public way when a political arena was opened in the two countries. We conclude by a reflection on biopolitics and policies to tackle obesity.

Abstract FR:

Cette recherche part du constat que l’obésité a été portée au même moment en Angleterre et en France, alors même que la prévalence de la maladie est plus élevée dans le premier pays, qui dispose de plus d’un système de santé publique plus favorable. Nous nous interrogeons alors sur le rôle de trois variables explicatives dans la mise à l’agenda de ce problème. La première variable concerne les éléments cognitifs sur l’obésité. Nous montrons comment une étude sur une temporalité longue nous permet d’observer l’existence de trois représentations de l’obésité, portées par des acteurs différents : une représentation culturelle, une représentation médicale et une représentation de santé publique. Parmi celles-ci, seule la dernière, défendue par des spécialistes en santé publique, construit l’obésité comme un "risque crédible". La deuxième variable s’attache à analyser les institutions dans les secteurs sanitaire et alimentaire en Angleterre et en France. Nous montrons leur évolution institutionnelle sur une temporalité moyenne, et notamment comment le changement observé dans les années 1990 suite à plusieurs épisodes de « crise » créé des conditions favorables à la mise sur agenda de la nutrition et de l’obésité. Enfin, la troisième variable porte sur l’étude des stratégies des acteurs qui s’approprient le problème dans les années 1980 et 1990. Nous analysons les différences entre les deux pays : la nutrition est un problème politisé en Angleterre qui fait l’objet de nombreux débats publics, quand ce n’est pas le cas en France. Les acteurs réussissent à se saisir des opportunités institutionnelles pour porter l’obésité dans sa représentation de santé publique sur l’agenda.