La forclusion de la violence politique : ouvriers / intellectuels en France et en Italie depuis 1968
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
The thesis of this dissertaton is the progressive rejection of violence as a political instrument of the working class or implemented in its name in France and Italy. Paradoxically this rejection occurrs in a period of aggravation of social conflits and of the resurgence of the revolutionary mythos : the late 1960's. The choice of the term 'forclosure" to designate this endogenous phenomenon in violence prone groups reflects the concern - in Elias' perspective - to conjointly analyse the macro-structural factors tending towards pacification and the effect of these factors on the psychic economy. From this standpoint, two major modalities were outlined for each of the groups under study, workers and ultra-left militants. (1) integrative logics created by trade union mobilisations and made possible by the institutionnalisation of conflicts, favouring the internalisation of dominant norms and values, and social control of workers by trade union representatives in particular through their security contingent. Hence the regulation of orkers' violence and its ritualisation. (2) the marginalising logic of revolutionary action induces a progressive tightening of the space available for protest which from 1968 on was characterised by the
Abstract FR:
Cette thèse a pour objet d'analyser, en France et en Italie, le rejet progressif de la violence exercée par la classe ouvrière et en son nom, dans une période pourtant marquée par l'exacerbation des conflits sociaux et la résurgence du mythe révolutionnaire : les années 68. Le choix du terme "forclusion" pour désigner ce phénomène endogène aux groupes candidats à la violence reflète le souci, dans la perspective d'Elias, de considérer conjointement les facteurs macro-structurels favorables à la pacification et les conséquences qu'ils exercent sur l'économie psychique. Dans cette optique, deux modalités majeures ont été distinguées pour chacun des groupes envisagés : les ouvriers et les militants d'extrême-gauche. 1) les logiques intégratrices à l'oeuvre dans les mobilisations syndicales, rendues possibles par l'institutionnalisation du conflit, favorisent l'intériorisation des normes et valeurs dominantes ainsi que le contrôle social exercé sur les ouvriers par les représentants syndicaux, par l'intermédiaire, en particulier, des services d'ordre. D'où la régulation de la violence ouvrière et sa ritualisation. 2) les logiques marginalisatrices de l'action révolutionnaire rendent compte du dépérissement progressif de l'espace protestataire qui, à partir de 1968, se caractérisait notamment par la relégitimation de la violence exercée par et au nom de la classe ouvrière.