Les usages politiques du droit électoral au Mexique : de la gestion du changement à l'intériorisation de la continuité : le cas de la réforme électorale de 1996
Institution:
Aix-Marseille 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
At the beginning of this research, there is the will to investigate the strong investment of Mexican political elites in electoral law. Several electoral reforms have been carried since the beginning of Postrevolutionary regime in 1917. We wanted to renew the study of this phenomenon which has been so often examined by researchers. We tried to archieve that aim replacing the dominant analytical frame: a neoinstitutional paradigm in which electoral reforms are interpreted as incremental pathes toward democracy, by the analysis of political uses of law. This choice leaded us to think the relationship between electoral reform and political change focusing on the actors, not on the regime. We took distance with dominant problematics such as: what kind of party system will replace the dying hegemonic party system? In order to understand better why the actors are appealing so frequently to electoral reform, which we defined as a moment when rules of the games are negociated. We defined the change both as the results of a competition to lay down political rules of the game and the actors that can compete in it, and as the result of a work on the conceptualization of political space (changes in the way of doing and thinking politics). We studied the 1996 electoral reform and a legal status to be precise: the National Political Group. If, from the point of view of the actors, the main stake of the reform is political regime change, studying the uses of law allowed us to show that codification is all the more a priviledged time for socializing political elites to cognitive schemes linked with the ancient regime and maintain continuities
Abstract FR:
Au point de départ de la thèse, il y a le constat du fort investissement des élites politiques mexicaines dans le droit électoral. L’histoire du régime politique contemporain est ponctuée par une succession de réformes électorales. Nous avons voulu appréhender ce phénomène ayant déjà suscité de nombreuses recherches sous un jour nouveau, en préférant à l’approche néo-institutionnelle dominante qui fait la part belle à l’interprétation des réformes électorales comme autant d’étapes dans la progression vers la démocratie, l'analyse des usages politiques du droit électoral. Ce parti pris incite à penser la relation entre réforme électorale et changement politique à l’échelle de l’acteur, non du régime. Nous prendrons de la distance avec les problématiques dominantes (dont : quel système de partis émergera du démantèlement du système de parti hégémonique ?). La réforme électorale sera appréhendée comme un moment de renégociation des règles du jeu politique, et le changement comme le fruit de la compétition pour l’imposition des règles du jeu et des acteurs habilités à y participer et comme le résultat d’un travail sur les représentations de l’espace politique (changement dans les façons de faire et penser la politique). Nous avons choisi de nous arrêter sur la réforme de 1996 et sur un statut juridique en particulier : le Groupement politique national. Si, du point de vue des acteurs, l’enjeu principal de la codification est bien la transformation du régime, nous démontrerons que la réforme électorale est aussi et surtout un moment privilégié d’entretien de la continuité, de socialisation des élites, d’intériorisation et de réaffirmation des schèmes cognitifs d’ancien régime