Abstract FR:

La politique française de coopération a été conçue vers la fin des années 50, pour tempérer les effets du mouvement indépendantiste africain et assurer, au-delà des mutations en cours, la présence multiforme de la puissance francaise dans ses ex-colonies africaines. C'est, en fait, cette même politique que la France allait proposer aux Comoriens, deux décennies plus tard, pour la reprise des relations entre les deux pays, relations qui étaient rompues en 1975 après l'indépendance des Comores. Les deux pays ont donc signé en 1978 un accord de coopération dans lequel la France s'engage à oeuvrer pour le développement économique et social et pour la sécurité des Comores. Celles-ci s'engagent à accorder en retour à la France, les facilités nécessaires en matière de survols, de transits et d'escales. Cette coopération concrétisée par l'envoi aux Comores de l'aide financière francaise et de coopérants civils et militaires, est fragilisée par le conflit franco-comorien sur l'île de Mayotte, et affaiblie par les rivalités entre les dirigeants comoriens et leur gestion défaillante des institutions. La conjugaison de ces facteurs met à nu les problèmes d'un micro-état insulaire qui connait encore les conséquences d'une colonisation foncière brutale et d'une décolonisation inachevée, une situation qui a entrainé la dégradation des indicateurs soco-économiques, la méfiance de Moroni vis-à-vis de Paris, puis la dislocation de l'Etat comorien avec la sécession de l'île d'Ajouan en 1997. Tout cela témoigne de l'échec de l'aide francaise à ce pays. Les solutions à tous ces problèmes existent et sont réalisables à condition que la France le souhaite vraiment. Celle-ci a les moyens d'inciter les comoriens à se retrouver dans le cadre du dialogue. Mais, la France voudrait-elle vraiment orienter son aide publique aux Comores vers des objectifs de croissance économique ?