Paroles d'acteurs et logiques d'institution : La compétence des agents du fisc. Les services extérieurs de la direction générale des impots en Bretagne.
Institution:
Rennes 1Disciplines:
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Quelle est la nature de l'échange - si échange il y a - entre l'agent public et son univers professionnel ? comment se construit le sens de l'intéraction acteur-institution, et quelles sont les conditions de sa transformation ? c'est par ces questions qu'est aborde le sujet de cette recherche, qui a été effectuée au sein des services extérieurs bretons de la direction générale des impots. Pour essayer d'y répondre, l'auteur propose, dans son introduction, une réflexion sur l'histoire de la DGI depuis 1948 et sur l'organisation actuelle des services fiscaux, à la lumière de l'idéal-type weberien de bureaucratie. Cette réflexion le conduit a envisager l'agent des impots comme << acteur concret >> et a situer la question du changement institutionnel dans le cadre d'une << histoire effective >> des acteurs. Aussi, cette thèse privilègie-t-elle l'étude des méthodes de raisonnement pratique que les individus mettent en oeuvre dans leur vie quotidienne, et cette orientation éthnométhodologique débouche sur une réflexion néoinstitutionnaliste, d'orientation cognitiviste. La notion de compétence, prise dans son acception linguistique, est utilisée ici comme fil conducteur, et la méthodologie retenue, basée en grande partie sur l'exploitation de matériaux d'enquête, de témoignages et de nombreuses expériences d'observation participante, apparait particulièrement adaptée a ce dessein. Dans la première partie, la compétence des agents est d'abord analysée comme capacité de cadrage. Cadrage dans la mesure ou les acteurs disposent d'un sens pratique qui leur permet de participer à la construction de l'espace des possibles. Cadrage également dans la mesure ou ces mêmes acteurs acquièrent le sens du jeu, a travers un exercice subtil de typification des rôles et de routinisation des enjeux. Cette habilitation discrète de l'acteur est confirmée au stade de la socialisation. La deuxième partie montre que l'institution fiscale organise un certain nombre de mini-rituels d'identification qui constituent, non pas des matrices implacables de perception, mais les cadres d'une conversation identitaire. En outre, l'analyse des histoires de vie révéle que les trajectoires d'acteurs se caractérisent avant tout par leur aptitude a combiner les logiques antagonistes. Parallelement, ces récits d'acteurs exhibent des styles de discours qui se naturalisent dans l'expression même des logiques ins