Science et pouvoir dans la Tunisie contemporaine : contribution à une analyse de la politique scientifique tunisienne, 1956-1996
Institution:
Aix-Marseille 3Disciplines:
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Ce travail se propose d'etudier les relations entre science et pouvoir dans la tunisie contemporaine (1956-1996) en adoptant une grille d'analyse inspiree de l'etude des politiques publiques. La premiere partie est consacree a un examen des representations de la science sous-jacentes au discours politique de l'etat tunisien independant. Elle propose une genealogie historique de ces representations, depuis la fin du xixeme siecle, une analyse des grandes categories de ce discours, et une interpretation de l'efficacite specifique du discours sur la science comme instrument de legitimation. Dans une deuxieme partie, on a retrace les conditions de l'emergence en tunisie d'un champ universitaire, lieu d'apparition d'une pratique scientifique. En insistant sur les modalites de sa construction, sur l'instauration de regles et d'enjeux propres a ce nouvel espace, nous avons essaye de montrer comment ceux-ci avaient durablement marque le developpement de la science tunisienne. Le troisieme temps de cette recherche est consacre a une etude de cas concernant un episode controverse de la politique scientifique tunisienne, survenu entre 1978 et 1986. Cette etude est centree sur les facteurs politiques et sociologiques qui ont concouru a la mise en oeuvre d'une politique dite de "recherche programmee", mais aussi sur les raisons de la tres forte resistance d'une partie des universitaire a ces orientations nouvelles. Enfin, la derniere partie de ce travail, qui porte sur la periode la plus recente (1987-1996), fait etat d'un regain d'interet de la sphere politique pour la science, dont l'institutionnalisation s'accompagne d'une presence notable de la figure presidentielle. Ceci se traduit notamment par un resserrement des liens entre un etat desireux de valoriser son image et la composante percue comme la plus prestigieuse de la recherche tunisienne, processus qui pourrait avoir pour contrepartie une marginalisation accrue de la recherche universitaire