Montesquieu lecteur de Machiavel : enquête sur les fondements de la liberté des modernes
Institution:
Rennes 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Our research aims at following the dialogue established between Montesquieu and Machiavelli. This dialogue is indeed hidden as Montesquieu rarely mentions his Florentine predecessor. However, it can be viewed as a fundamental exchange when it comes to the articulation of modern political philosophy. The thesis is divided in three sections. The first section –titled “The art of writing and the art of reading: Machiavelli and Montesquieu”- proposes to justify the perspective used in the research, which is indebted to Leo Strauss’s works on esoteric writing. The second section, with its title: “Montesquieu’s Machiavellian moment: Considerations on the Causes of the Greatness of the Romans and Their Decline” aims at showing the deep Machiavellian traces present in this text published in 1734. As a matter of fact Montesquieu supports his thoughts relating to the history of Rome on the ideas expressed in Discourses on the First Decade of Titus Livius. We look particularly into the analysis of the “Rome” phenomenon and the religious predicament in its relation with politics. In our third section –titled “Presence and Distance of Machiavelli: The project of “The spirit of the laws”, our objective is to understand Montesquieu’s political and philosophical project, having as its starting point its relation with Machiavelli. It is true that, at moments, Montesquieu’s liberal design attempts to refute some Machiavellian paradigms, but this refutation is always conducted in Machiavelli’s territory. We seek, then, to show how Montesquieu intends to provide an answer to the issues raised by Machiavelli accepting the latter’s terms: He thus sets the ground for what will become the liberty of the moderns
Abstract FR:
Notre recherche se propose de suivre le fil du dialogue noué entre Montesquieu et Machiavel. Le dialogue est certes caché, puisque Montesquieu ne nomme que très rarement son prédécesseur florentin, mais on peut penser qu’il s’agit d’un dialogue central dans l’articulation de la philosophie politique moderne. La thèse est divisée en trois parties. La première, intitulée « Art d’écrire et art de lire : Machiavel et Montesquieu », cherche à justifier la perspective utilisée lors de l’enquête, inspirée des travaux de Leo Strauss sur l’écriture ésotérique. La deuxième partie, dont le titre est « Le moment machiavélien de Montesquieu : les Considérations sur les Romains », tente de montrer la profondeur de l’influence machiavélienne dans ce texte publié en 1734. Montesquieu fonde en effet sa réflexion concernant l’histoire de Rome à partir des idées exposées dans les Discours sur la première décade de Tite-Live. Nous examinons notamment l’analyse du phénomène « Rome » et le problème religieux dans son rapport avec la politique. Dans notre troisième partie, intitulée « Présence et distance de Machiavel : le projet de l’Esprit des lois », nous cherchons à comprendre le projet politique et philosophique de Montesquieu à partir de son rapport avec Machiavel. Il est vrai que, par moments, le dessein libéral de Montesquieu vise à réfuter certains paradigmes machiavéliens, mais cette réfutation est toujours menée sur le terrain du Florentin. Nous essayons donc de montrer comment Montesquieu entend apporter une réponse aux problèmes soulevés par Machiavel, en acceptant les termes de ce dernier : il pose ainsi les bases de ce que va devenir la liberté des modernes