Les privatisations dans un ancien bastion de l'industrie d'Etat chinoise, Shenyang
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This work on the privatisation in an old industrial base show how the slow transformation of the status of property has taken place during China's reforms. From the legalisation of the private sector in 1978 to the selling of some large state entreprises, different policies have been adopted. But at the same time a spontaneous form of privatisation has appeared. In this perspective, the Chinese reforms can be seen as offering a new field of opportunity for a large part of the city population. Privatisation in Shenyang is not restricted to the development of the private sector as such but includes the multiplication of straddling practices with the state sector itself. The main goal of this research is to analyse the different kinds of social practices that have progessively made their appearance using a network analysis approach. The Chinese reforms cannot be reduce to the multiplication of such networks. The state maintain a central role all along this process. Privatisation in Shenyang cannot be analysed as the retreat of the state but as the implementation of a new way of governing.
Abstract FR:
Ce travail sur les privatisations dans un ancien bastion de l'industrie d'Etat chinois met en évidence comment s'est opérée une lente transformation de la propriété. De la légalisation du secteur privé en 1978 à la mise en vente du capital de certaines entreprises d'Etat, diverses interventions étatiques ont conduit à cette évolution. Toutefois, le flou entretenu autour des réformes a favorisé parallèlement le développement d'une privatisation spontanée. Ces deux phénomènes en s'entrecroisant ont laissé un nouvelle espace d'opportunité à de larges segments de la population urbaine. Des lors, la frontière entre le public et le privé se doit d'être relativisée : c'est cette relation entre privé et public qui devient signifiante. Notre analyse des privatisations à Shenyang ne pourra donc se limiter à la seule étude du secteur privé, mais s'intéressera aussi à la lente transformation, aux chevauchements au sein de l'économie d'Etat. Analyser les formes sociales revêtues par ce processus, c'est ce que nous nous proposons de faire dans cette étude en terme d'analyse de réseaux et de leur instrumentalisation. Toutefois malgré leur omniprésence, l'Etat reste au centre de cette évolution. Les privatisations à Shenyang ne peuvent dès lors pas être analysées en terme de retrait ou de sa dilution de l'Etat dans les réseaux, mais comme la mise en place d'un nouveau mode de gouvernement. Dans ce nouvel agencement du pouvoir en Chine, le local joue un rôle déterminant. Centrer notre analyse des réformes sur une capitale provinciale de Chine du nord, prend dans un tel contexte toute sa pertinence.