thesis

S'engager en régime autoritaire : gauchistes et islamistes dans la Tunisie indépendante

Defense date:

Jan. 1, 2009

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Institution:

Aix-Marseille 3

Disciplines:

Directors:

Abstract EN:

This dissertation of political science tries to understand the social logics of the first protest action, the commitment to a cause, the attachment to a group and to individuals who compose it in authoritarian regime bases on the example of Tunisia. Within these regimes, activism in political opposition is not systematically a high risk social activity and indeed can be compared to an activity of the same level i. E. Low risk, in a so-called « democratic » regime. Authoritarism is not simply a violent governmentality that systematically beats and represses individuals who are not volontary subdued. Moreover, political commitment presupposes that one takes into account the characteristics of the occupational groups, which make up the social space. The transformation of these groups contributes both to the recompositions of authoritarianism and the transformations of contemporary forms of activism. From biographical interviews, cross-checked testimonies and written archives, this work analyses the political and socioprofessional careers of around one hundred-and-sixty leftists from 1960-1970, and ninety islamists from 1980-1990. From a comparative point-of-view, this dissertation uses resources from disciplines such as historical semantics, sociolinguistics, human and social geography, social psychology and sociology of professions. It employs a range of key-concepts and categories such as socio-geographico-political origins (SGOP) of kin groups, commonality and connectedness, fields of experience and horizons of expectations, grounding speeches and cycles of protest, commitment/attachement and disengagement/detachment, activism and professional resources and professions with opened or regulated access.

Abstract FR:

Cette thèse de science politique tente de comprendre, à partir du cas tunisien, les logiques sociales du passage à l’acte protestataire, de l’attachement à une cause, à un collectif et aux individus qui le composent en régime autoritaire. Au sein de ce type de régimes, le militantisme oppositionnel est une activité sociale qui n’est pas systématiquement transgressive ni à haut risque. Il peut se comparer avec une activité contestataire du même ordre, i. E. à faible risque, en régime dit « démocratique ». À ce titre, on ne peut se contenter d’appréhender l’autoritarisme comme un mode de gouvernementalité violent, réprimant et rossant systématiquement les individus qui ne se soumettent pas de manière volontaire. De plus, l’approche de l’engagement politique suppose une prise en compte des caractéristiques des groupes professionnels qui composent l’espace social. Leurs transformations contribuent tout à la fois à la recomposition de l’autoritarisme et aux mutations des formes du militantisme contemporain. À partir d’entretiens biographiques, de témoignages recoupés et de traces écrites, ce travail analyse les trajectoires politiques et socioprofessionnelles de près de cent soixante gauchistes des années 1960-1970 et quatre-vingt-dix islamistes des années 1980-1990. Se plaçant dans une perspective comparatiste, cette thèse recourt aux ressources de disciplines aussi diverses que la sémantique historique, la sociolinguistique, la géographie humaine et sociale, la psychologie sociale et la sociologie des professions. Elle met en oeuvre une série de concepts et de catégories tels l’origine socio-géographico-politique (OSGP) des parentèles, la communalité et la connexité, le champ d’expérience et l’horizon d’attente, les discours constituants et les cycles de contestation, l’engagement/attachement et le désengagement/détachement, les ressources militantes et professionnelles et les professions à entrée ouverte et régulée.