Représentations, pouvoirs et développement local : analyse critique d'une politique publique : le projet agro-sylvo-pastoral de la province de Rutana (Burundi)
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Comme l'a montré l'échec des PPBS et de la RCB dans les décennies soixante et soixante dix, l'action publique ne saurait se construire sur la rationalité instrumentale inspirée des sciences exactes. Toute politique publique est plutôt un construit social dans la mesure où elle résulte nécessairement du diptyque cognitivo-normatif : c'est la manière dont les acteurs dominant l'arène politique d'un secteur perçoivent la situation jugée problématique (dimension cognitive) qui structure l'action-réponse souhaitable (dimension normative). Aussi sera-t-elle forcément subjective et n'aura de pertinence qu'aussi longtemps que lesdits acteurs sauront convaincre les protagonistes de l'action, opération dont dépendra le plus ou moins de succès de la mise en œuvre. C'est dans cette perspective que s'inscrit ce travail. Après une mise au point sur les outils théoriques de l'analyse des politiques publiques, il montre que les référentiels des politiques de développement initiées au Burundi au fil du temps sont construits en Occident, donc en amont. Les actions induites se révèlent des diktats dès lors que le gouvernement et les bailleurs font l'impasse sur l'environnement socio-culturel des destinataires. Aussi s'explique leur insuccès, ce que nous montrons à partir d'un cas empirique : le projet agro-sylvo-pastoral de Rutana (Burundi). En conclusion, cette thèse suggère que l'action publique est le meilleur thermomètre de la légitimité de l'Etat (on le juge non à partir de ce qu'il dit être/faire mais de ce qu'il fait "in concreto") et s'avère une des meilleures méthodes de l'analyse de l'Etat.