L' institutionnalisation de l’action de l’État en région parisienne : du plan Prost à la police d’agglomération : quand l’Etat administre, aménage et surveille la région-capitale
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
Modern States became institutionalized by setting their national boundaries, but also by governing their own territory from within. In France, the capital region gradually became both an object of political intervention and a strategic territory for political and economic reasons. Building on a long time-frame analysis, this thesis explores the mechanisms of state action in the Paris region. Four analytical dimensions are identified. The first one is related to the ideas, knowledge and know-how which shape the capital region as a public issue requiring state intervention. The second dimension is constituted by the different public devices dedicated to the Paris region: urban plans, the “agrément constructeur” and the system of activities’ decentralization. The third dimension relates to the development of formal institution, from the creation of the Paris District in 1959 to the implementation of the regional prefecture in 1966. The constitution of a regional administrative elite is confronted to the fourth and last dimension: the work of the Parisian prefects who represent the territorial state. This dimension grasps the policy making lead by the state apparatus in the Paris region and it embodies the differentiation between the départemental and the regional state. Each of these dimensions has proper temporalities and effects. Within the institutionalization process, the trajectories and the interaction between the actors participating in the elaboration of the “Parisian issue” and in the framing of its solutions, explain both the inertia and the specific moments of agenda setting and change within the state apparatus in the course of the XXth century.
Abstract FR:
Le gouvernement du territoire est un fondement de la constitution des États modernes. En France, la région-capitale est progressivement devenue un objet d’intervention et un territoire stratégique tant économiquement que politiquement. Partant d’une analyse de longue durée, cette thèse interroge les mécanismes d’institutionnalisation de l’action de l’État dans la région parisienne. Quatre dimensions analytiques sont identifiées. La première est celle des idées, des savoirs et des savoirs faire qui constituent la région parisienne en problème public requérant une intervention de l’État. La deuxième est celle des dispositifs d’action publique : les plans d’urbanisme, l’agrément constructeur et le dispositif de décentralisation des activités. La troisième dimension correspond au développement des institutions formelles, avec la mise en place en 1959 du District de la région de Paris, puis la création en 1966 de la préfecture de région. La constitution d’une élite administrative régionale est enfin mise au regard d’une quatrième dimension, celle des activités des préfets de la région parisienne. Elle permet d’appréhender l’État en action et de substantiver la différenciation de l’appareil d’État régional par rapport à l’échelon départemental. Chaque dimension a des temporalités et des effets différents. Dans ce processus d’institutionnalisation de l’action régionale de l’État, les trajectoires et les interactions des acteurs qui participent à la formulation du « problème parisien » et à ses solutions permettent d’expliquer tant les inerties que les moments de mise à l’agenda et de changement institutionnel au sein de l’appareil d’État au cours du XXe siècle.