La politique de décentralisation au Gabon (1996-2007) : entre conflits de compétences, manœuvres politiques et des populations urbaines non urbanisées : les cas de Libreville et de Médouneu
Institution:
Paris 8Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Local communities are now presented as a guarantee for better “governance” and economic, social and cultural development. With the support of international donors and the democratic revival of the 1990s, these local communities embody a new approach to the organization of local territories, benefit from new credits, and most of the governments of sub-Saharan Africa are committed to ambitious reforms in this direction. Both structural and functional in their nature, these reforms have involved so-called decentralisation policies, i. E. “the transfer or the delegation of different levels of power, by the central Government to various State institutions at the lowest level”. In Gabon, this process was started on June 6, 1996, with the promulgation of the organic law n° 15/96 relative to decentralisation. This step towards reform attempts to break with a strong tendency towards the centralisation of management devices. It thus creates the conditions for a repositioning of political actors [or not], both on the local and national levels, mobilising old and new opinion leaders, creating alliances and competitions, even when the transfers of power, in fact, amount to zero. An analysis of the text seeks to understand how the devices of the organic law n° 15/96 are apprehended, and sometimes manipulated by the various authorities involved in the ongoing process. Also, it is important to identify important points of contradiction which prevent the efficient application of the Law and to analyse the relationship between policy development and socio-political and cultural factors. Moreover, grasping the impact of the reform requires us measure the level of social and economic development it stimulated and to grasp how people participate in public spaces. Reflection on local government reform also involves an assessment of the impact of the Gabonese National Commemoration celebrations on August 17, which, since their resumption in 2002, are every year held in a different province of the country. Finally, the discussion of decentralization in Gabon leads us to ask, to what extent decentralised development cooperation could contribute to the improvement of the socio-economic structures of local Gabonese municipalities, in particular those of Libreville and Medouneu.
Abstract FR:
Les collectivités locales sont aujourd’hui présentées comme un gage de meilleure « gouvernance » et de développement économique, social et cultuel. Avec l’appui des bailleurs de fonds internationaux et du renouveau démocratique des années 1990, ces collectivités locales incarnent une approche nouvelle d’organisation des Territoires locaux, bénéficient de crédits nouveaux, et la plupart des gouvernements d’Afrique subsaharienne engagent d’ambitieuses réformes dans ce sens. Ces réformes qui sont à la fois structurelles et fonctionnelles permettent d’aboutir aux politiques dites de décentralisation, c’est-à-dire « le transfert ou la délégation des différents niveaux de pouvoirs, par le gouvernement central, aux différentes institutions étatiques, au plus bas niveau ». Au Gabon, cet élan naît le 6 juin 1996 avec la promulgation de la Loi organique n°15/96 relative à la décentralisation. Ce pas amorcé tente de rompre avec les situations anciennes caractérisées par une forte centralisation des dispositifs gestionnaires. Il crée ainsi les conditions d’un repositionnement des acteurs politiques [ou non] tant à l’échelle locale que nationale, mobilise anciennes et nouvelles notabilités, suscite alliances et compétions, même lorsque les transferts de pouvoir sont encore, dans les faits, nuls. Ainsi, à travers le ton du texte, il s’agit de voir et surtout de comprendre comment les dispositifs de la Loi organique n°15/96 sont appréhendés, parfois manipulés par les différents pouvoirs engagés dans le processus en cours. Aussi, il importe d’identifier les points aporétiques qui empêchent l’application efficiente de la Loi, de déterminer le degré des rapports entre la politique mise en place et les pesanteurs socio- politiques et culturelles, de mesurer le niveau de développement économique, social, ainsi que la participation des populations aux différentes activités de l’espace public. Par ailleurs, la présente réflexion permet d’apprécier l’impact de la célébration rotative des fêtes du 17 août dans chacune des provinces du Gabon depuis leur reprise en 2002, et voir dans quelle mesure une coopération décentralisée pour le développement contribuerait à l’amélioration des structures socioéconomiques des collectivités locales gabonaises, notamment celles de Libreville et de Medouneu.