L'église maronite et la politique (1736-2006)
Institution:
Rennes 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Many observers believe that at the beginning of the XXIst century the Christians of the Middle East are disappearing. Symbol of an end announced as imminent: the Maronite community that, having succeeded in creating an independent Lebanese entity and a State in 1920 providing civil equality and religious freedom for Christians and Muslims, at the end of the Lebanese conflict (1990), went through a multidimensional crisis due to the loss of its political and demographic preponderance and aggravated by the Syrian occupation of the country. Divided and plagued by Ihbat (disappointment), it would be placed on the slope of irreversible decline. But proponents of this thesis of decline, based on demographic data, fail to consider the importance of religion in the life of a Christian community that considers itself, notwithstanding its minority status, to be on a mission in the Islamic world. The powerful ability of its religious pole to maintain its cohesion and to mobilize its resources have enabled it to overcome its crisis and make them, as they were in the past, and as they are now, passing, thus ensuring the continued existence of the Maronites throughout history. This work aims to demonstrate how Maronite religious pole has worked over the last three centuries, first to rally believers around a strategy of resistance in times of crisis and, secondly, to rebuild the community around its religious identity and mission and develop its conquest strategy in peacetime
Abstract FR:
Nombre d’observateurs considèrent que les chrétiens du Moyen-Orient sont, en ce début du XXIème siècle, en voie de disparition. Symbole d’une fin annoncée comme imminente : la communauté maronite qui, après avoir réussi à créer en 1920, une entité libanaise indépendante et un Etat assurant aux Chrétiens comme aux Musulmans l’égalité civile et la liberté religieuse, traverse, au sortir du conflit libanais (1990), une crise multidimensionnelle due à la perte de sa prépondérance politique et démographique et aggravée par l’occupation syrienne du pays. Divisée et en proie à l’Ihbat (désenchantement), elle serait ainsi placée sur la pente irréversible du déclin. Mais les promoteurs de cette thèse du déclin, se fondant principalement sur des données démographiques, omettent de considérer l’influence de la religion dans la vie d’une communauté chrétienne qui se considère, nonobstant sa situation minoritaire, en mission en terre d’Islam. La grande capacité de son pôle religieux à maintenir sa cohésion et à mobiliser ses ressources lui ont permis de surmonter ses crises et les rendre, aujourd’hui comme hier, passagères, assurant ainsi la pérennité du maronitisme à travers l’histoire. Ce travail tend à démontrer comment le pôle religieux maronite s’emploie durant ces trois derniers siècles, d’une part à rallier les fidèles autour d’une stratégie de résistance en temps de crise et, d’autre part, à reconstruire la communauté autour de son identité et de sa mission religieuses et à développer sa stratégie de conquête en temps de paix