Le problème de l'autorité du Ministère de la culture et sa résolution par la communication : les opérations, 1990-1992
Institution:
Paris 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
From 1990 until 1992, the ministry of culture has started a procedure known as "operations". These mean, in the name of equality of access to culture, to organize under the direction of the ministry, the totality of the actions of public operators in order to develop culture (local collectivities / associations). Following the commemoration of the french revolution's bicentinary, these operations spread all year long, according to different : in this way, they lead to a permanent activity of the services of the ministry and the local collectivities. Our hypothesis consists to demonstrate than far from playing a role in the diffusion of culture, these operations conduce to resolve the problem of authority met by the ministry. Without having the monopole of the action in this matter and without enough credits in order to lead its own mission, the ministry is obliged to dictate, under the fact of managerial rationality, its own logical interests to the whole public operators. In that way, these one will act under its cover. Process is based upon two principles : the composition of strenghs, it means financial and human ressources, and the monopole of communication. Owing to that one, the public opinion seems to be convinced that the ministry is the instigator of the local events. By this way, the political authority is becoming stronger. So, beyond the look of modernity of these operations, we can find again the specific lines of the states's action : centralism, conflict between center and suburb, monopole of the speech. The ministry's authority, becoming the garantee of its legitimity, seams as the realasee of its strategy of action
Abstract FR:
De 1990 à 1992, le ministère de la culture a mis en œuvre une procédure connue sous le nom "d'opérations" : celles-ci entendent, au nom de l’Egalite d'accès à la culture, organiser sous le label du ministère l'ensemble de l'action des opérateurs publics de développement culturel (collectivités locales, associations). Faisant suite à la commémoration du bicentenaire de la révolution, les opérations se répartissent tout au long de l'année selon des thématiques différentes : en ce sens, elles conduisent à une mobilisation permanente tant des services du ministère que des administrations des collectivités locales sur ces objectifs. Notre hypothèse consiste à démontrer que loin d'œuvrer à la diffusion de la culture, les opérations tendent à résoudre le problème d'autorité que rencontre le ministère. Ne disposant ni du monopole de l'action en cette matière, ni des crédits suffisants pour mener à bien sa propre mission, le ministère est contraint d'imposer, sous couvert de la rationalité managériale, ses propres logiques d'intérêt à l'ensemble des opérateurs publics de façon à ce que ceux-ci agissent en son nom. Le processus est fondé sur deux principes : celui de la composition des forces, c'est à dire des ressources financières et humaines, et celui de la monopolisation de la communication. Grâce à cette dernière, l'opinion publique apparait convaincue que le ministère est l'instigateur de chacune des manifestations locales, ce qui en renforce l'autorité politique. Ainsi, au-delà de l'apparente modernité des opérations, on retrouve les traits caractéristiques de l'action de l'état : le centralisme, le conflit centre / périphérie, la monopolisation de la parole. L'autorité du ministère, devenant vecteur de sa légitimité, apparait alors comme le véritable ressort de sa stratégie d'action