thesis

Comprendre les mutations du vote des ouvriers : vote de classe, transformation des clivages et changement électoral en France et en Allemagne depuis 1945

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Jan. 1, 2012

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Abstract EN:

This PhD thesis aims at contributing to a better understanding of political change in France and Germany since 1945 by analyzing transformations in the vote of a particular social group: the working-class. Based on survey and election results data, it defends an approach that focuses on change in both the cleavage structures and the issues shaping the political competition. Rejecting the assumption that the working-class is naturally inclined to vote for the left-wing parties, it shows that the working-class voting behaviour mainly depends on the nature of the political conflicts that are promoted by political elites. It also emphasizes the impact of generational replacement on changes in working-class voting: working-class people who vote for right-wing parties or abstain from voting today are not the same than working-class people who voted for left-wing parties yesterday. Finally, it underlines the existence of contextual dynamics and local anchorage of cleavage structures beyond the changes identified in national election studies.

Abstract FR:

Cette thèse vise à progresser dans la compréhension des transformations du paysage politique en France et en Allemagne depuis 1945 en analysant les changements du vote d’un groupe social particulier : les ouvriers. Basée sur l’utilisation conjointe de données d’enquête par sondage et de résultats électoraux, elle défend une approche du vote des ouvriers centrée sur la transformation des structures de clivages et sur le changement des enjeux dominant le jeu politique. Rejetant l’idée d’un vote naturel des ouvriers pour les partis de gauche issus du mouvement socialiste, elle montre que l’expression électorale des ouvriers est liée à la nature des lignes de conflit qui sont politisées par les responsables politiques. Elle insiste également sur le poids du renouvellement des générations dans les évolutions du vote des ouvriers, et plus généralement dans le changement électoral. De fait, ce ne sont pas les mêmes ouvriers qui votaient hier massivement pour les partis de gauche et qui votent aujourd’hui pour les partis de droite ou s’abstiennent. Enfin, elle identifie certaines logiques contextuelles au-delà des principales dynamiques mises en évidence grâce aux enquêtes électorales nationales. De la sorte, elle souligne l’existence d’une dynamique locale des clivages et rappelle que tous les conflits sociaux s’articulent dans des territoires.