thesis

La représentation de la nation à l’épreuve de la différence de genre : quotas et représentation des femmes dans les Parlements de l’Inde et du Pakistan

Defense date:

Jan. 1, 2012

Edit

Disciplines:

Abstract EN:

This research analyzes women’s political representation in the indian and pakistani parliaments, from the british raj onwards. Grounded on a theoretical framework which integrates a comparative and historical sociology of the State, this study aims at confronting the construction and transformation of two representatives systems, stemming from the same matrix, colonial India. Gender, defined as the social construction of sexual difference and hierarchy, enables us to question the ideal of an abstract citizenry, formed by unmarked and equal citizens. The study of women’s access to parliament unveils the difficulties to accommodate the ideal of liberal and democratic representation with the existence of differences and inequalities between citizens. Beyond the obvious numerical under-representation of women (vis-à-vis their demographic weight), the analysis of the sociological and political profile of indian and pakistani parliamentarians since 1947 reveals that women’s misrepresentation can be explained only by looking at the intersections of various systems of domination, from caste to class. Moreover, the existence of quotas (for women and other groups) early in the 20th century shows an enduring concern for the social representativeness of political institutions. Yet, quotas aim at representing limited interests, while the legitimacy of the “universal citizen”, a man, as the representative of the nation, is not challenged. Gender quotas, as they were reintroduced in both countries in the late nineties, do not constitute a major rupture, as they enable the States to arbitrate between competing claims of political recognition, by defining politically legitimate categories.

Abstract FR:

Cette thèse a pour objet la représentation politique des femmes au sein des parlements indien et pakistanais, du raj britannique aux années 2000. Ce travail, qui relève de la sociologie historique et comparative de l’état, confronte la constitution et la transformation de deux systèmes représentatifs issus de la même matrice, l’Inde coloniale. Le genre, conçu comme la construction sociale de la différence et de la hiérarchisation des sexes, « met à l’épreuve » l’idéal d’un corps citoyen formé d’individus égaux. à travers la place des femmes dans la représentation nationale, c’est donc la gestion de la diversité et de l’inégalité au sein du corps citoyen qui est étudiée. L’analyse du profil sociologique et politique des parlementaires pakistanais et indien révèle qu’au-delà de la sous-représentation numérique des femmes (vis-à-vis de leur poids démographique), différents systèmes de domination fondés sur la classe, la caste ou la religion, s’entrecroisent, pour sélectionner qui peut représenter la nation. Par ailleurs, l’exigence de représentativité sociale du parlement, illustrée par l’ancienneté des quotas (pour différents groupes sociaux), s’inscrit dans une démarche de représentation d’intérêts particuliers sans remettre en cause la domination du « citoyen modèle », un homme, qui est le représentant légitime de la nation. Les quotas pour les femmes, réintroduits dans les deux pays à la fin des années 1990, ne constituent donc pas une rupture, mais poursuivent des stratégies anciennes permettant aux deux états d’arbitrer, de façon distincte, la compétition pour l’accès à la représentation politique, en définissant des catégories politiquement légitimes.