Le Monde diplomatique : un concept éditorial hybride au confluent du journalisme, de l'université et du militantisme
Institution:
Rennes 1Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Le Monde diplomatique has the distinctive feature to welcome editors and contributors originating from different professional worlds. This hybridization could have been one of the reasons the paper has known success which has resulted in an important sales growth. The paper was able to create an original product where many levels meet: social investigations, scientific popularization, political criticism, artistic expression and calls for mobilization. If the monthly press has knows such success, it is also due to the fact that it was able to develop a crenel left vacant by the rest of the French press. It was then in a position of monopoly in the intellectual press “market” of radical left-wing with (relatively) large distributions. The importation of professional standards however, might have lead to conflicting situations. The implication of Le Monde diplomatique with the ATTAC Association has probably been the major professional conflict, which has sometimes superimposed to political conflicts and conflicts between persons. This is the reason we have focused on those “plural actors”, that is agents who could work in different fields. These agents will sometimes have to integrate contradictory professional standards leading to inevitable concessions. At the confluence of journalism, from university and from activism, Le Monde diplomatique has also tried to consolidate its autonomy to Le Monde, to its most committed readers to free enterprise economy where inevitably he has to make compromises
Abstract FR:
Le Monde diplomatique a la particularité d’accueillir en son sein des rédacteurs et des collaborateurs provenant de différents univers professionnels. Cette hybridation a pu être une des causes de la réussite du journal qui s’est traduite par une importante croissance de ses ventes. Le journal a pu créer un produit original où se côtoient plusieurs registres : enquêtes sociales, vulgarisation scientifique, critique politique, expression artistique et appels à la mobilisation d’une gauche contestataire. Si le mensuel a obtenu un tel succès, c’est aussi parce qu’il a pu développer un créneau laissé vacant par le reste de la presse française. Il s’est alors retrouvé dans une position de monopole dans le « marché » de la presse intellectuelle de gauche radicale à (relativement) grande diffusion. L’importation de normes professionnelles a cependant pu entraîner des situations conflictuelles. L’implication du Monde diplomatique dans l’association ATTAC a probablement été le principal conflit d’ordre professionnel, qui s’est parfois superposé à des conflits politiques et des conflits « de personnes ». Par ailleurs, notre attention s’est portée sur ces « hommes pluriels », c’est-à-dire les agents pouvant évoluant dans différents champs. Ces derniers devront parfois intégrer des normes professionnelles contradictoires entraînant d’inévitables concessions. Au confluent du journalisme, de l’université et du militantisme, le Monde diplomatique a cherché également à consolider son autonomie face au Monde, à ses lecteurs les plus engagés et à une économie de marché dont il est amené à faire inévitablement des compromis