Reconsidérer l'instrumentation des collectifs dans les organisations
Institution:
HEC ParisDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
The parallel history of power vs/ knowledge rationalization can be read as a progressive convergence of two traditions in management from both group reification and group instrumentation points of view. But as complexification and work dematerialization increase, nothing but democracy may be an answer to the managerial challenges of that convergence. Democratic ideal can be characterized as a social action where knowledge regulation is a priori acceptable (Hatchuel). Therefore, a legitimating system of that regulation is presupposed e. G. : a corporate epistemology (Von Krogh). Characterizing such (cognitivist, connexionnist or enactionnist) corporate epistemologies is not sufficient to cope with the dynamics of power configuration, behind any legit knowledge regulation. Democratization leads to reconsider group instrumentation, so for that double dynamics to be managed thanks to an evolving instrumentation. We are defining the generic landmarks of that instrumental evolution, following a systemic modelization process, according to the teleologie constructivist perspective (Le Moigne). That design process is notably based on an eighteen month field observation that increase the model intelligibility and thereby, its "projectivity". We end with a typologic model of instrumentation's generic landmarks that figures formal, temporal and spatial dimensions of group's democratic instrumentation. We open the field of possibles, by characterizing on the ethical dimension of the model, three logics of organizational democracy each respecting differently the same ternary axiology. The variety of blind spots about instrumented action, that the mode!brings to light, constitutes a hermeneutic proof of that model's "projectivity". At the end of that research, sorne new perspectives are opened about group's instrumentation as a democratisation process of collective action.
Abstract FR:
L'histoire parallèle des rationalisations des pouvoirs d'une part et des savoirs d'autre part, se laisse lire comme une convergence progressive de ces deux traditions du management, des points de vue de la réification et de l'instrumentation des collectifs. Or du fait de la complexification et de la dématérialisation du travail, seule une conception démocratique de l’action collective peut véritablement répondre aux enjeux managériaux de cette convergence. L'idéal démocratique, peut être caractérisé comme une action sociale où la régulation des savoirs est acceptable a priori (Hatchuel). De fait, il présuppose un système de légitimation de cette régulation que l'on peut définir comme une épistémologie d'entreprise (Von Krogh). Il ne serait cependant pas suffisant de caractériser des épistémologies (cognitiviste, connexionniste et énactionniste) d'entreprise, car on sait que l'idéal d'une régulation légitime des savoirs masque la réalité conjointe d'une configuration dynamique des pouvoirs. La démocratisation de l'action impose par conséquent de reconsidérer l'instrumentation des collectifs pour que cette double dynamique puisse être gérée à l'aide d'une instrumentation évolutive. Nous menons ce travail de définition des repères génériques de l'évolutivité instrumentale, selon une démarche de modélisation systémique, dans la perspective du constructivisme téléologique (Le Moigne). Cette démarche de conception "en chambre", tire notamment parti d'une observation participante de dix-huit mois, dont la fonction est d'accroître l'intelligibilité, et de fait la projectivité du modèle. Nous aboutissons à la construction d'un modèle typologique de définition des repères génériques de l'instrumentation. Celui-ci met en scène les dimensions formelle, temporelle et spatiale d'une instrumentation démocratique du collectif. Nous ouvrons ainsi le champ des possibles, en caractérisant sur l'axe éthique, trois grandes modalités de la démocratie organisationnelle, fonctionnant chacune selon la même axiologie ternaire. La variété des points aveugles de l'action que cette modélisation permet de mettre à jour constitue, du point de vue herméneutique, la preuve de la projectivité du modèle. Au terme de cette recherche, des perspectives nouvelles sont ouvertes du point de vue de l'instrumentation du collectif conçue comme une démocratisation de l'action collective