Abstract FR:

La problématique de base dans laquelle s'insère ce travail est celle des causes de succès de l'innovations. Le type d'innovation technologique qui est envisagé ici possède deux caractéristiques majeures : les technologies sont substituables et s'inscrivent dans un processus de compétition technologique. A l'intérieur de ce vaste cadre de réflexion qui consiste à étudier les stratégies et les manoeuvres entrepreneuriales pouvant favoriser la diffusion de l'innovation, cette recherche tente d'analyser un facteur encore peu abordé, celui des stratégies de communication externe. En effet, si certains domaines propres au processus de diffusion ont fait l'objet de nombreuses recherches, le positionnement concurrentiel, les stratégies de brevet et de normalisation, trop peu d'auteurs ont pour l'instant étudié la communication comme facteur déterminant pour l'avenir de l'innovation, se contentant souvent d'aborder ce dernier sous le simple angle des "effets d'annonce". L'objectif de ce travail est donc double. Il s'agit tout d'abord de montrer l'impact des stratégies de communication externe sur le résultat de la compétition technologique dans laquelle se trouve l'entreprise innovatrice. Ce rôle joué par le "facteur communication" est validé essentiellement par les travaux de l'école de la sociologie de l'innovation. Ensuite, on tente de montrer que les particularités du processus de diffusion de l'innovation obligent l'entreprise à imaginer une stratégie de communication spécifique et qu'il est nécessaire par là de dépasser les approches traditionnelles en matière de communication. Après voir mis l'accent sur la nécessité de soutenir l'innovation par une communication externe adaptée, ce travail propose un nouveau modèle de communication fondé sur une redéfinition du concept d'innovation, sur une utilisation réfléchie des moyens de communication et sur une reconception des cibles de la communication en fonction du degré de maturité des technologies constitutives de l'innovation. Ce modèle théorique, baptisé spiroïdal, est testé dans la deuxième partie de la thèse par des études de cas menées dans des secteurs industriels caractérisés par des situations de compétition technologique particulièrement tendues du fait de la présence des rendement croissants d'adoption. Il apparaît clairement que les entreprises confrontées aux problèmes de substituabilité des innovations et à ceux de la compétition technologique imaginent des stratégies de communication atypiques qui vont dans le sens des propositions de la première partie. Les résultats de cette recherche empirique sont ensuite confrontés avec les différents aspects du modèle théorique. Dans un chapitre final, on propose une synthèse des conclusions majeures issues du travail autour de la nécessité de reconcevoir la communication externe de l'innovation.