L'apprentissage organisationnel post-crise
Institution:
Paris 9Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Even though research in crisis management insists on the necessity of an organizational learning phase in post-crisis periods, it still remains unclear about the conditions and forms of such a process. Oriented by this lack of clarity and underpinned by the theories of organizational learning, our dissertation aims at identifying the learning processes at work in post-crisis periods. The first chapter is dedicated to a literature review. Analysis of organizational learning literature leads us to present nine propositions in order to synthesize research and formalize the concept. We then suggest a definition of crisis before discussing crisis management methods found in the literature. The second chapter first presents key research issues and then scrutinizes the methodology. The research issues are articulated around several topics : the revealing properties of crises, the incompatibility between experience management and crisis management, the barriers to learning. The methodology is based on seven in- depth case studies in companies having experienced crises within their organization or in their industry. A qualitative data analysis is conducted. Interviews and secondary data are systematically content-analyzed and cases are compared on the basis of this analysis. Common variables in the learning process are highlighted. The third chapter deals with the analysis of cases and presents our intermediary conclusions. The lessons from the cases are developed in the fourth chapter. Our major conclusions lead us to identify a normalization process of crises. This process shows that the learning capacity of firms is restricted by several organizational mechanisms. It appears that, when faced by crisis, organizations strive to decipher the events according to preexisting norms in order to reduce the complexity of the crisis. This attitude aims at making crisis psychologically and socially acceptable.
Abstract FR:
Bien qu'insistants sur l'importance d'une phase d'apprentissage dans les organisations suite aux périodes de crise, les auteurs ne font apparaitre que rarement les conditions et les formes qu'une telle étape pourrait revêtir. Partant de ce constat, notre thèse vise à identifier les processus d'apprentissage à l'œuvre dans les périodes post-crise en s'appuyant sur les théories de l'apprentissage organisationnel. Le premier chapitre est consacré à la revue de la littérature. Après avoir fait état des recherches sur l'apprentissage organisationnel, nous formulons neuf propositions de synthèse destinées à caractériser le concept. Dans un deuxième temps, nous travaillons a une définition de la crise avant de porter un regard critique sur les méthodes de gestion des crises recensées dans la littérature. Le deuxième chapitre expose en premier lieu les éléments saillants de la problématique puis détaille le dispositif méthodologique. La problématique s'articule autour de plusieurs points d'attention : les propriétés révélatrices des crises, l'incompatibilité entre la gestion de l'expérience et la gestion des crises et les freins à l'apprentissage. La méthodologie repose sur une étude approfondie de sept cas d'entreprises ayant connu une crise majeure, soit en leur sein, soit dans leur secteur d'activité. Une démarche d'analyse qualitative est mise en œuvre. Une grille de retraitement et d'analyse systématique des entretiens et des données secondaires est appliquée. Cette grille permet de dresser une comparaison entre les cas et de faire ressortir des invariants dans les processus d'apprentissage. Le troisième chapitre présente la description et l'analyse des cas et expose nos conclusions partielles. Les enseignements tirés des sept cas sont développés dans le quatrième chapitre de la thèse. Nos principales conclusions convergent vers l'identification d'un processus de normalisation des crises. Ce processus révèle que la capacité d'apprentissage des organisations est restreinte par plusieurs mécanismes organisationnels. Nous observons que les organisations confrontées à une crise s'efforcent de retraiter les évènements selon des normes préétablies afin de réduire et compresser la complexité de l'évènement. Cette attitude a vocation à rendre la crise psychologiquement et socialement acceptable.